Yann Abdelhamid Mohamadi, immédiatement écroué, avait déjà été condamné en juin à 6 mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende pour avoir divulgué une vidéo de l’attaque de ce restaurant parisien.
Jugé par le même tribunal dans un dossier distinct, Serge Dieujuste, qui a reconnu être une "fausse victime" du 13-Novembre, a quant à lui été condamné à la même peine et a également été arrêté à l’issue de l’audience.
Les deux quadragénaires, qui apparaissent psychologiquement fragiles, étaient jugés pour avoir tenté d’escroquer le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI).
Dans les deux cas, le FTGI leur avait refusé toute indemnisation et des enquêtes avaient établi qu’ils ne se trouvaient pas sur les lieux des attaques au moment des attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
Et dans les deux cas, le parquet avait pointé "le but financier", "l’appât du gain", et demandé cette incarcération immédiate.
Yann Abdelhamid Mohamadi, 46 ans, a répété à l’audience qu’il se trouvait bien dans "la cave" du Casa Nostra au moment de l’attaque. Une version contredite par son propre avocat qui s’est attaché à décrire la démarche "pas structurée, pas crédible" de son client en demandant, en vain, une expertise psychiatique.
Déplorant qu’il ait "essayé à nouveau de tirer profit de la situation" après l’affaire de la vidéo, le parquet avait requis contre lui trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis assorti d’une une obligation de soins.
Serge Dieujuste, 44 ans, avait quant à lui été reconnu comme victime de l’attentat de 1995 à la station de RER Saint-Michel mais a avoué être une "fausse victime" de celui du 13 novembre 2015.
Il avait assuré qu’il dînait seul au Petit Cambodge, où trois personnes ont été tuées par les assaillants du 13-Novembre qui avaient pris ce restaurant pour cible.
Selon ses dires, il s’était abrité sous des tables et restait hanté par le regard d’une jeune femme agonisant sous ses yeux.
Contre lui, le parquet avait demandé trois ans de prison, dont un avec sursis.