Panama Papers : Porochenko bientôt destitué ?
Des députés ukrainiens ont annoncé qu’ils voulaient lancer une procédure de destitution à l’encontre du président incriminé dans l’enquête Panama Papers.
Ce lundi, des députés ukrainiens ont annoncé qu’ils voulaient lancer une procédure de destitution à l’encontre du président Petro Porochenko, incriminé dans une enquête planétaire pour avoir créé une société dans les îles Vierges britanniques au plus fort de la guerre avec les séparatistes pro-russes. « Nous exigeons la création au Parlement d’une commission ad hoc chargée d’enquêter sur l’existence de sociétés et de comptes offshore secrets du président Petro Porochenko », a indiqué sur sa page Facebook Oleg Liachko, chef du Parti radical, une petite formation populiste disposant de 21 députés. La création d’une telle commission est une des étapes nécessaires pour lancer une procédure de destitution à l’encontre du président. Une telle initiative reste néanmoins très difficile à mettre en oeuvre. Selon la Constitution, une procédure de destitution doit en effet être lancée par une majorité au Parlement (au moins 226 voix) et à terme, l’affaire doit être examinée par la Cour constitutionnelle et la Cour suprême. Ensuite, au moins trois quarts des députés (338 voix) doivent voter en faveur de la destitution.
Lutter contre la corruption
D’après les documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, obtenus par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) et la Süddeutsche Zeitung dans le cadre de l’enquête « Panama Papers », une nouvelle entité offshore, Prime Asset Partners Limited, a été enregistrée aux îles Vierges britanniques le 21 août 2014 avec pour seul actionnaire mentionné le président Porochenko. Outre le fait qu’à cette même époque, l’armée ukrainienne subissait une série de défaites contre les rebelles pro-russes dans l’Est, notamment à Ilovaïsk, où 366 soldats ont été tués en quelques jours, selon Kiev, ces révélations se révèlent particulièrement embarrassantes pour le président, car il avait promis de vendre ses actifs lors de son élection en mai 2014 et de lutter contre la corruption. Propriétaire du fabricant de chocolat Roshen, il a expliqué ne pas avoir pu s’en séparer en raison de la crise économique, qui n’était pas propice à une telle transaction.
Selon le journal français Le Monde, qui a travaillé sur l’enquête « Panama Papers », le président a d’ailleurs « fait répondre par l’un de ses conseils financiers que Prime Asset Partners Limited avait été créé dans le cadre de la restructuration du groupe Roshen comme préalable à sa mise en vente ». Néanmoins, dans sa déclaration de revenus de 2014, M. Porochenko n’a pas mentionné l’existence de cette société.