Ouverture à New York du procès Weinstein, crucial pour le mouvement #MeToo

Le procès du producteur de cinéma Harvey Weinstein, accusé de multiples agressions sexuelles, s’est ouvert lundi à Manhattan, rendez-vous crucial pour le mouvement #MeToo qui espère des sanctions pénales après avoir fait chuter de nombreux hommes de pouvoir.

Vêtu d’un costume sombre, l’ancien magnat de Hollywood est arrivé peu après 09H00 (14H00 GMT), aidé d’un déambulateur, au tribunal d’Etat de Manhattan et a ensuite pénétré dans la salle d’audience.

L’audience, qui doit être consacrée lundi à des points techniques, a débuté peu avant 09H30 (14H30 GMT).

Une quinzaine de femmes s’étaient rassemblées devant le bâtiment, parmi lesquelles l’actrice américaine Rosanna Arquette, qui affirme avoir été agressée sexuellement par Harvey Weinstein.

Certaines tenaient des pancartes, avec des slogans tels que "Justice pour les survivantes" (Justice for survivors).

Depuis les premières révélations du New York Times début octobre 2017, plus de 80 femmes, dont des célébrités comme Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie ou Léa Seydoux, ont accusé l’ex-magnat hollywoodien, un faiseur d’Oscars longtemps vénéré, de les avoir harcelées ou agressées sexuellement.

Mais le procès ne concerne directement que deux d’entre elles, ce qui montre la difficulté de construire un dossier pénal sans preuve matérielle et sans témoin, autour de faits remontant souvent à plusieurs années.

L’ancienne assistante de production Mimi Haleyi affirme qu’Harvey Weinstein l’a agressée sexuellement dans son appartement new-yorkais en juillet 2006.

La seconde victime présumée, demeurée anonyme, l’accuse d’un viol en mars 2013 dans une chambre d’hôtel new-yorkaise.

L’acte d’accusation, modifié en août, inclut une troisième femme, l’actrice Annabella Sciorra, qui affirme avoir été violée par M. Weinstein en 1993.

Les faits la concernant sont prescrits, mais doivent permettre à l’accusation d’étayer le chef d’inculpation de comportement sexuel "prédateur", qui fait risquer la perpétuité au producteur de 67 ans.

Une condamnation de l’ex-patron du studio Miramax serait une victoire majeure pour le mouvement #MeToo et l’organisation Time’s Up née dans son sillage, qui combat harcèlement sexuel et discrimination à Hollywood et au-delà.

"Ce procès est crucial pour montrer que partout, les prédateurs doivent rendre des comptes, et que briser le silence peut apporter de vrais changements", ont déclaré 25 des accusatrices du producteur dans un communiqué vendredi. Sept d’entre elles doivent tenir un point presse lundi matin.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite