Comme dans la plupart des autres pays, les musulmans norvégiens ont commencé à jeûner lundi, 10 jours après les deux attaques sanglantes commises par Anders Behring Breivik, un extrémiste norvégien de 32 ans qui se présente comme un croisé en guerre contre l’"invasion musulmane" en Europe.
"Ca va être un ramadan rempli d’émotions et placé sous le signe des victimes et de leurs proches", a affirmé Methab Asfar dans un entretien téléphonique avec l’AFP.
"Bien sûr, les attaques vont laisser une empreinte sur le ramadan. Tout le monde aura cela à l’esprit et on pensera surtout aux proches des victimes", a-t-il dit.
Selon les statistiques officielles, la Norvège compte environ 100.000 musulmans sur une population totale de près de 5 millions de personnes.
Plusieurs musulmans comptent parmi les victimes de la fusillade perpétrée par Behring Breivik contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l’île d’Utoeya, une attaque précédée par l’explosion d’une camionnette piégée près du siège du gouvernement.
Lundi à Trondheim (ouest de la Norvège), le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu devait participer aux obsèques religieuses de Gizem Dogan, une jeune femme d’origine turque tuée à l’âge de 17 ans dans la fusillade.
Elle sera inhumée en suivant les rites musulman et protestant.
"D’une certaine façon, c’est toute une nation qui va jeûner", a aussi estimé Methab Asfar.
"Le but du jeûne, c’est d’avoir une pensée pour ceux qui sont dans la difficulté. C’est le moment du pardon, de la réflexion, d’amour et de chaleur. Musulmans ou non, nos pensées sont pour les victimes et leurs proches", a-t-il dit.
Le ramadan est l’un des cinq piliers de la religion musulmane, avec la profession de foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage.