D’après l’agence Reuters, qui cite le maire du village, l’homme vivrait à Cournanel, un petit hameau de l’Aude de 503 habitants. Les volets de la maison où il habiterait sont fermés. La demeure est inhabitée depuis ce dimanche matin, date à laquelle Jens Breivik serait parti. "Nous avons passé une nuit horrible. Je n’ai pas dormi. Mon mari est parti en Espagne", a déclaré, au bord des larmes, l’épouse de Jens Breivik, Wanda, devant la maison du couple située près de Limoux, espérant ainsi éloigner les journalistes.
Le père d’Anders Breivik, divorcé de la mère du suspect peu après la naissance du garçon, explique dans un quotidien norvégien avoir perdu contact avec son fils depuis 1995, lorsque celui-ci avait 15 ou 16 ans. "Nous n’avons jamais habité ensemble, mais nous avions quelques contacts durant son enfance", explique le retraité norvégien. "Lorsqu’il était plus jeune, c’était un garçon ordinaire, mais renfermé. Il ne s’intéressait pas à la politique à cette époque."
Le père n’a pas donné suite à des demandes de retrouvailles
Le suspect des deux attaques qui ont ensanglanté la Norvège vendredi, Anders Behring Breivik, proche de l’extrême-droite, a reconnu les faits selon la police et affirmé avoir agi seul dans un geste planifié de longue date. Son père est mentionné dans un long manifeste de 1500 pages que le suspect a diffusé juste avant les attaques.
Le meurtrier présumé y explique que son père, un diplomate qui a été en poste à Londres et à Paris, s’est remarié après sa naissance, tandis que sa mère a épousé un militaire, qui est devenu le beau-père de l’enfant. Le père biologique et sa nouvelle femme, qui habitaient à Paris, ont alors demandé la garde du garçon, mais ils ont été déboutés par la justice norvégienne. "J’ai eu une bonne relation avec lui et sa nouvelle femme jusqu’à mes 15 ans", écrit le meurtrier présumé, qui dit leur avoir rendu de fréquentes visites en France.
Mais les contacts ont cessé à ses 15 ans ("il n’aimait pas trop ma période graffiti entre 13 et 16 ans", écrit le suspect norvégien) et le père n’a pas donné suite à une demande de retrouvailles il y a quelques années. Dans le manifeste, il relève que ses parents biologiques étaient tous les deux des sympathisants du parti travailliste, pris pour cible dans les attaques d’Oslo.
Dans le voisinage à Cournanel, personne ne connaissait Jens Breivik, ni son fils de 32 ans, l’auteur présumé des attaques d’Oslo et sur l’île d’Utoeya. Les habitants de ce village tranquille de 663 habitants sont à la fois stupéfaits d’apprendre que le meurtrier d’Oslo avait un parent résidant près de chez eux et peinés pour ce retraité discret. Le maire de la commune, Alain Costes, ne connaissait pas ses nouveaux administrés : "Ils étaient plus que discrets, ils étaient invisibles".