Nigeria demande l’aide américaine pour combattre Boko Haram
Le président du Nigeria Goodluck Jonathan a demandé l’aide des Américains pour combattre les islamistes de Boko Haram qui ne cessent d’étendre leur emprise dans le nord-est du pays, dans un entretien au Wall Street Journal.
"Il n’y a, pour l’heure, aucun projet d’envoyer ou d’ajouter de nouveaux soldats américains au Nigeria", a affirmé le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, interrogé lors d’un point presse vendredi.
Le haut responsable a toutefois précisé que les Etats-Unis projetaient de participer à l’élaboration d’une force multinationale africaine pour combattre Boko Haram. "Les pourparlers ont tout juste démarré", a-t-il dit.
Cette déclaration de M. Jonathan intervient après des mois d’expansion militaire et territoriale dans le nord-est de Boko Haram, qui multiplie les attaques sans rencontrer de réelle résistance de la part de l’armée nigériane.
L’insurrection de Boko Haram au Nigeria et sa répression ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés dans le pays depuis 2009. Dans ce contexte, les élections présidentielle et législatives ont été repoussées de six semaines au 28 mars.
Selon le président, qui se présente pour un nouveau mandat, ce report permettra aux forces de sécurité de repousser les attaquants islamistes qui, affirme-t-il dans le Wall Street Journal, reçoivent des "fonds et de l’entraînement" du groupe EI, dont la direction est installée en Irak et en Syrie.
Depuis la fin 2014, les relations se sont tendues entre les Etats-Unis et le Nigeria. En décembre, le Nigeria a stoppé la formation par les Etats-Unis d’un bataillon nigérian pour combattre Boko Haram. L’ambassadeur du Nigeria à Washington avait peu de temps auparavant critiqué le refus des Etats-Unis de vendre certaines armes à son pays.
Les Etats-Unis restent toutefois un allié d’Abuja: depuis une base militaire au Tchad, ils poursuivent leur surveillance des islamistes avec des drones. Washington a également dépêché l’an dernier des conseillers militaires et civils pour tenter de retrouver les plus de 200 lycéennes enlevées par Boko Haram à Chibok (nord-est), sans succès jusqu’à présent.