"Ils étaient sept, deux Noirs et cinq de teint clair qui parlaient arabe. Ils étaient en djellaba et portaient des turbans et de longues barbes", a raconté ce vigile, présenté comme membre des services de sécurité travaillant pour Areva à Arlit (nord du Niger), où le rapt a eu lieu.
"J’ai vu la poignée de la porte bouger et je les ai vus entrer. Ils m’ont dit +haut les mains+. Ils avaient tous des armes, des kalachnikov", a-t-il expliqué, selon la traduction de ses propos diffusée par la radio.
"Les deux Noirs, ce sont eux qui m’ont parlé en haoussa", langue principalement parlée au Nigeria, au Niger ainsi qu’au Ghana, au Cameroun, au Tchad et au Soudan.
"Ils m’ont dit: +où sont les Blancs? Si tu ne les montres pas, au nom de Dieu, on va te tuer!+. Je leur ai dit qu’il n’y avait pas de Blanc dans cette maison. L’un a dit +moi, je sais où sont les Blancs. On va y aller mais c’est toi qui va sonner à leur porte+", a-t-il poursuivi.
"Avant d’y aller, un autre s’est approché de moi et m’a parlé en tamachek. Je lui ai dit que je ne comprenais pas le tamachek", langue des Touareg, a-t-il raconté.
"Alors ils m’ont amené chez le couple de Français. J’ai sonné, j’ai sonné. Après ils m’ont amené vers la porte du jardin. On était là, en train de forcer cette porte lorsque j’ai entendu les cris de la femme blanche à l’intérieur".
Les autres ravisseurs "avaient déjà cassé l’autre porte pour la prendre, elle et son mari. Et j’ai vu quand ils ont mis la femme dans leur voiture", conclut-il.
Les sept otages kidnappés à Arlit (1.000 km au nord-est de Niamey) sont cinq Français, un Togolais et un Malgache. Ils ont été enlevés dans la nuit de mercredi à jeudi à leurs domiciles.
Une polémique s’est engagée depuis entre les autorités nigériennes et Areva sur les conditions de sécurité qui entouraient les expatriés résidant à Arlit.