Les spécialistes avaient dit que les notes étaient mûres pour un déclassement en raison d’une hausse des coûts d’emprunt dans le contexte de crise de plusieurs dettes souveraines de la zone euro.
Dans un contexte de dégradation des conditions de refinancement, Moody’s a précisé que ses préoccupations concernant les difficultés structurelles des profils de liquidité et de financement des banques s’étaient intensifiées.
Moody’s a ramené de Aa2 à Aa3 la note de la dette à long terme et des dépôts de Société générale, avec une perspective négative. Elle pense que l’impact de la surveillance du Bank Financial Strength Rating (BFSR) sera limité à un déclassement d’un cran. Moody’s pense toutefois que la Société générale dispose d’un niveau de fonds propres suffisant pour absorber les pertes potentielles qu’elle est susceptible d’enregistrer sur ses avoirs en obligations souveraines grecques. Elle ajoute que la Société générale restera capitalisée à un niveau compatible avec son BFSR, même si la qualité de la signature de l’Irlande et du Portugal venait à se dégrader encore.
Concernant le Crédit agricole, Moody’s a déclassé le BFSR d’un cran, de C+ à C, et a ramené la note de la dette à long terme et des dépôts de Aa1 à Aa2, soit un déclassement d’un cran.
Pour BNP Paribas, Mooody’s estime que la première banque française a un niveau de profitabilité et de fonds propres suffisant pour absorber les pertes potentielles qu’elle risque de subir avec le temps du fait de son exposition à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande. BNP Paribas a annoncé mercredi qu’elle allait réduire la taille de son bilan de l’ordre de 10% d’ici la fin de 2012 et prévoit d’atteindre un ratio de fonds propres de 9% conformément à la nouvelle réglementation bancaire de Bâle III dès le 1er janvier 2013.
Les banques françaises sont les établissements les plus exposés à la Grèce, selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Les titres BNP Paribas et Crédit agricole étaient en baisse à Francfort après les annonces de Moody’s.
Sur RTL, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a pour sa part jugé que la situation des banques françaises ne risquait pas de se dégrader davantage après les décisions de Moody’s.
L’agence de notation avait placé les banques sous surveillance avec implication négative le 15 juin, évoquant leur exposition à la Grèce.