Médias: la fusion entre AT&T et Time Warner validée en appel

La justice américaine a validé mardi en appel l’acquisition du groupe de médias Time Warner par l’opérateur AT&T, un camouflet pour l’administration Trump qui s’opposait à ce rapprochement, déjà effectif depuis mi-juin.

La cour d’appel a notamment écarté les arguments du gouvernement selon lesquels la fusion aurait des conséquences néfastes pour les consommateurs, estimant qu’ils n’étaient pas suffisamment étayés.

Les recours des autorités fédérales contre cette fusion avaient été interprétés par certains comme motivés idéologiquement par l’hostilité de Donald Trump vis-à-vis de Time Warner en général et de sa filiale CNN en particulier.

Le gouvernement avait encore la possibilité de soumettre un nouveau recours en appel, même si les cas de réexamen sont rares, ou de tenter de saisir la Cour suprême.

Mardi en fin d’après-midi, il n’avait pas réagi, mais plusieurs médias américains, citant des sources au sein du ministère de la Justice, indiquait que les autorités fédérales n’entendaient pas contester formellement la décision.

Selon l’administration Trump, cette fusion "verticale" entre un fabriquant de contenus, Time Warner, et un distributeur, AT&T, donne au nouvel ensemble davantage de pouvoir de négociation avec les autres distributeurs intéressés par ses contenus ou la possibilité d’augmenter le prix de ses offres.

Mais AT&T a produit des études montrant que le rachat de NBC Universal par Comcast, en 2011, n’avait pas eu d’effet sensible sur les prix.

Dans son avis, rédigé par la juge Judith Rogers, la cour d’appel fédérale de Washington a également mentionné l’émergence de plateformes de vidéo à la demande comme Netflix ou Hulu qui avait "dynamisé" le secteur, le rendant plus compétitif.

L’union entre AT&T et Time Warner visait d’ailleurs à faire face à la concurrence de Netflix, à l’instar des opérations réalisées par Comcast, mais aussi Disney (qui a racheté les principaux actifs de Fox).

Disney, AT&T mais aussi Apple veulent tous lancer leur propre plateforme de diffusion, pour maîtriser à la fois les contenus et leur distribution directe aux consommateurs, à l’instar de Netflix.

Cette réorientation stratégique est d’autant plus impérative pour AT&T que son investissement colossal dans le service de télévision par satellite DirecTV, racheté en 2015 pour 49 milliards de dollars, se révèle être un échec.

L’évolution des pratiques actuelles des jeunes consommateurs va ainsi vers des plateformes ou services directement sur internet, sans passer par un bouquet par satellite ou par câble.

Annoncée fin octobre 2016, l’acquisition de Time Warner par AT&T, pour 85 milliards de dollars, avait été contestée par le gouvernement américain puis validée une première fois, le 12 juin 2018, par un juge fédéral de Washington.

L’administration Trump avait alors fait appel, mais la procédure n’était pas suspensive et la fusion a bien été finalisée en juin.

AT&T a déjà publié depuis deux résultats trimestriels présentant le nouveau groupe dans sa configuration unifiée.

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