Maroc: un nouveau round de dialogue politique inter-libyen pour ouvrir la voie à un accord de fin de crise

Les parties au conflit en Libye devront tenir, jeudi à Skhirat (Maroc), un nouveau round de pourparlers politiques, considéré par les observateurs comme un tournant décisif dans l’aboutissement d’un règlement définitif à la crise qui secoue ce pays.

Ce nouveau round, qui se déroulera sous les auspices du représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Bernardino Leon, sera une occasion pour les parties libyennes de franchir le dernier pas en vue d’accélérer le dialogue et parvenir à un accord dans les délais convenus, c’est à dire avant le 20 septembre courant.

Les discussions devront porter, lors de la réunion de Skhirat, sur les noms proposés par les deux parties (Congrès national général -CGN- et la chambre des Représentants libyenne) pour participer au prochain gouvernement d’union nationale conformément au mécanisme adopté par l’Union Européenne pour le choix du chef du gouvernement et de ses délégués. Les participants à ce nouveau round devront émettre également leurs remarques au sujet des annexes relatives au Conseil de l’Etat et de la réforme des principes régissant la proclamation de la Constitution.

Cette nouvelle session de dialogue se tient dans un climat empreint d’optimisme de la part des différentes parties sur la possibilité de parvenir à un règlement rapide du conflit libyen et de conclure le processus de dialogue entamé depuis 7 mois.

M. Leon avait mis en garde les différentes parties au conflit que le temps était compté alors que le pays est confronté à des défis de plus en plus nombreux, y compris la souffrance continue de sa population à la suite du conflit, la montée en puissance du danger terroriste représenté par Daech et la menace de l’effondrement économique.

Il avait par ailleurs fait part, de son espoir de voir aboutir "au plus vite" un accord définitif, au lendemain d’un round de pourparlers à Genève, début septembre courant, soulignant qu’"il existe une réelle chance de trouver un accord définitif » à ce conflit.

Au terme du round de pourparlers qui s’est tenu, fin août, à Skhirat en l’absence des représentants du CGN, la MANUL avait noté l’atmosphère  »positive » et  »constructive » dans laquelle se sont déroulées les négociations, ce qui confirme que  »les participants sont fermement convaincus que la finalisation de l’accord politique revêt une grande importance".

Cette conviction est née de la prise de conscience des participants qu’ils sont responsables devant le peuple et devant l’histoire pour parvenir à un règlement pacifique de la crise politique et militaire qui secoue la Libye et menace son unité, avait relevé la MANUL dans un communiqué.

Bernardino Leon avait fait part des mêmes inquiétudes qui préoccupent les participants et le peuple libyen, assurant que le temps est compté alors que le pays est confronté à la poursuite des violences meurtrières, à la montée en puissance du danger terroriste représenté par Daech et à la chute de la monnaie locale.

A cette occasion, l’émissaire onusien, a insisté que le temps est venu pour que tous leaders libyens mettent de côté leurs différends, placent en avant l’intérêt du pays et œuvrent rapidement pour la formation d’un gouvernement d’entente nationale conformément à l’accord politique, estimant que ce gouvernement serait capable de résoudre les problèmes de la Libye, de lutter contre le terrorisme, de rétablir la stabilité et de renouer avec la croissance économique en partenariat avec la communauté internationale et avec le soutien massif du peuple libyen.

La ville de Skhirat a abrité en juillet dernier le paraphe d’un accord entre les différentes parties présentes, y compris les chefs des partis politiques, qui ont pris part au 6è round des pourparlers politiques inter-libyens sous les auspices de Bernardino Leon, mais en l’absence des représentants du CGN.

Le Maroc abrite depuis mars dernier le Dialogue inter-libyen qui réunit des représentants du Parlement de Tobrouk, du CGN basé à Tripoli, des "indépendants" composés de personnalités civiles, d’intellectuels, de juristes et d’hommes d’affaires en plus de représentants d’associations féminines.

Depuis la chute du régime Kadhafi, la Libye est plongée dans une crise politique et sécuritaire sans précédent sur fond de lutte pour le pouvoir entre le gouvernement provisoire libyen et la chambre des représentants libyenne (parlement de Tobrouk), reconnus par la communauté internationale, et le CGN non reconnu par la communauté internationale.

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