Maroc : le journaliste Soulaimane Raissouni placé en détention pour agression sexuelle contre un jeune homosexuel
Le directeur de la rédaction du quotidien Akhbar al-Yaoum, Soulaimane Raissouni, soupçonné d’agression sexuelle contre un jeune homosexuel , a été placé lundi en détention préventive.
Le journaliste de 48 ans a été incarcéré à la prison d’Oukacha suite à une décision d’Abdelouahed Mjid, juge d’instruction à la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca. Sa première audition est prévue le 11 juin.
Soulaimane Raissouni a été interpellé vendredi dernier suite à des accusations publiées sur Facebook par un militant pour les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bies, trans). Le jeune homme prénommé Adam relatait le viol dont il a été victime il y a de cela deux ans. Convoqué par la police judiciaire sur ordre du parquet général, le jeune homme a confirmé les faits et divulgué le nom de son agresseur.
Le juge d’instruction près de la cour d’appel de Casablanca a décidé « de placer Soulaimane Raissouni en détention préventive pour les besoins d’une enquête sur des faits présumés d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration », au terme de sa garde-à-vue lundi, a précisé à l’AFP son avocat Said Benhommani.
Dans un post sur sa page facebook, un avocat islamiste, d’Abdelmoula Al Marouri, ami d’enfance de Soulaimane Raissouni, s’est dit scandalisé qu’un « déviant sexuel puisse porter plainte au Maroc, alors que c’est lui qui devait être arrêté et non le journaliste ».
« La culture du viol a de beaux jours devant elle », a commenté Ibtissam Lachguar, une militante du collectif de défense des libertés individuelles MALI.
Lundi, le syndicat national de la presse marocaine a pour sa part rappelé dans un communiqué « la présomption d’innocence », dénonçant « la diffamation dont sont victimes les protagonistes de cette affaire ».