L’arrestation imminente de celui qui était donné en tête des intentions de vote pour la présidentielle d’octobre rebat les cartes d’un scrutin présenté comme un des plus imprévisibles depuis des décennies.
En théorie, plus aucun obstacle ne sépare l’icône de la gauche de la prison, mais, selon de nombreux juristes, il ne devrait pas se retrouver derrière les barreaux avant la semaine prochaine, la date de mardi étant annoncée comme la plus probable.
Lula, 72 ans, devra purger une peine de 12 ans et un mois de prison pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d’une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l’obtention de marchés publics.
L’ex-président (2003-2010) nie farouchement, invoquant l’absence de preuves et dénonçant un complot visant à l’empêcher de briguer un troisième mandat, huit ans après avoir quitté le pouvoir avec un taux de popularité record.
"Le peuple brésilien a le droit de voter pour Lula, le candidat de l’espérance. Sa candidature sera défendue dans les rues et dans toutes les instances, jusqu’aux dernières conséquences", a affirmé sur Twitter le Parti des Travailleurs, fondé par Lula dans les années 80, peu après l’annonce de la décision de la Cour suprême.
"La présomption d’innocence, ce droit fondamental (…), n’a pas prévalu aujourd’hui pour Lula. C’est un jour triste pour la démocratie et pour le Brésil", a déclaré la présidente de ce parti, Gleisi Hoffmann.
L’ex-président a également reçu le soutien du président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a affirmé sur Twitter avoir ressenti "une douleur à l’âme devant une telle injustice".
Retransmis en direct à la télévision, les débats de la Cour suprême ont débuté mercredi après-midi et se sont prolongés plus de 11 heures durant.
À l’image du Brésil, les 11 juges se sont montrés profondément divisés et la demande d’habeas corpus de Lula a été rejetée par six voix contre cinq.