Les participants au dialogue politique interlibyen ont approuvé mardi un mécanisme de sélection des futurs dirigeants de la transition d’ici aux élections prévues en décembre, a annoncé l’ONU.
Alors que le pays est divisé entre deux autorités rivales, les participants au Forum du dialogue politique libyen (FDPL) avaient trouvé mi-janvier un accord sur « une proposition de mécanisme de sélection d’une autorité exécutive unifiée », selon la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul).
La mission onusienne a indiqué avoir organisé un vote lundi et mardi au cours duquel les membres du FDPL ont été invités à se prononcer sur cette proposition, « qui est passée », 73% des 75 participants libyens du FDPL ayant voté en sa faveur.
« Les Libyens ont désormais une réelle opportunité de (…) choisir un gouvernement provisoire pour réunifier leurs institutions grâce aux élections nationales démocratiques tant attendues », a déclaré l’émissaire par intérim de l’ONU en Libye Stephanie Williams.
« La Manul est en train de finaliser la procédure et les formulaires de nomination ainsi que le calendrier du processus de vote », selon la mission onusienne.
Elle n’a pas fourni dans l’immédiat de détails sur la nature des postes de ceux qui seront désignés dans cet exécutif.
La France s’est « félicitée » de l’adoption de ce mécanisme et a renouvelé son « soutien à la formation d’un exécutif de transition ». Paris a aussi adressé ses « vœux de pleine réussite » au nouvel envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis.
« M. Kubis peut compter sur le soutien de la France afin de parvenir à un règlement politique de la crise libyenne sous l’égide des Nations unies et de permettre au pays de retrouver son unité, sa souveraineté et sa stabilité, à l’abri des ingérences étrangères », a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Mi-novembre à Tunis, Mme Williams avait arraché auprès du FDLP un accord pour l’organisation d’élections « nationales » le 24 décembre 2021, mais pas sur la désignation de l’exécutif pour assurer la transition jusqu’au scrutin et sortir la Libye d’une grave crise politique qui perdure.
En parallèle, une réunion s’est tenue mardi à Hurghada (Egypte) entre d’un côté des membres de la Commission constitutionnelle, chargée de rédiger la future Constitution, et de l’autre une délégation du Parlement, qui siège dans l’Est, et une autre du Haut conseil d’Etat, basé à Tripoli, selon l’ONU.
Elle a discuté « des dispositions constitutionnelles nécessaires à la tenue des élections », selon la même source, qui dit s’attendre aux « résultats des délibérations » d’ici 60 jours.
Des sources diplomatiques ont indiqué à l’AFP que la réunion se poursuivrait jusqu’au 21 janvier.
La Libye est plongée dans le chaos depuis le soulèvement qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Depuis 2015, deux autorités s’y disputent le pouvoir, sur fond d’implications étrangères: le Gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est.
Après l’échec de l’offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s’emparer de Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu en octobre et retrouvé le chemin du dialogue, encouragés par l’ONU.