Libye : l’OTAN va prendre le commandement des opérations

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Au sixième jour de l’offensive militaire en Libye, jeudi 24 mars, les pays de l’OTAN ont fini par tomber d’accord pour assumer le commandement de l’intervention. Ils prendront ainsi, "lundi ou mardi", le relais de la coalition emmenée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. "La coalition constituée après la réunion de Paris va abandonner sa mission au plus vite et confier l’opération dans son ensemble à l’OTAN avec un système de commandement unique", a déclaré le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

Le Parlement turc a approuvé jeudi le principe d’une participation à l’opération internationale, par l’envoi de navires de guerre, sous commandement de l’OTAN. La Tunisie a également annoncé le gel des avoirs du colonel Kadhafi. Depuis le début de l’insurrection populaire contre le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis quarante-deux ans, et surtout celui de l’intervention militaire internationale contre lui, la Tunisie est restée d’un grand mutisme sur la situation chez son voisin, avec lequel il entretient des rapports économiques très importants.

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont par ailleurs entamé jeudi une réunion destinée à faire le point sur l’engagement de la coalition en Libye et prendre connaissance d’un compte-rendu du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon sur le sujet. L’Allemagne a de son côté proposé que l’UE renforce ses sanctions à l’encontre de la Libye en décrétant notamment "un embargo pétrolier total" et des restrictions commerciales, alors que d’autres pays souhaitent une reconnaissance plus franche de la rébellion par l’Europe

LA PRESSION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SE MAINTIENT

La France a affirmé que la coalition allait "continuer les frappes aériennes" sur des cibles militaires. Le régime du colonel Kadhafi s’attend en particulier à des raids de la coalition internationale sur les centres de télécommunications et de radiodiffusion dans la soirée.

Dans la journée, un avion des forces libyennes, qui avait violé la zone d’exclusion aérienne, a été détruit au sol par un avion de chasse français juste après son atterrissage sur la base aérienne de Misrata. Plus tôt, des tirs de défense anti-aérienne et plusieurs fortes détonations avaient déjà été entendus à Tripoli. Un sous-marin britannique a aussi lancé une nouvelle salve de missiles Tomahawk contre les systèmes de défense anti-aérienne.

Au cours de ses frappes, la coalition a aussi visé la région de Tajoura, à une trentaine de kilomètres à l’est de Tripoli, selon des habitants. La télévision d’Etat a confirmé que "des sites militaires et civils dans la région de Tajoura" avaient été la cible de raids. Au final, selon un haut gradé de la Royal Air Force, Greg Bagwell, cité mercredi par des médias britanniques, l’aviation libyenne "n’existe plus comme force de combat".

LA DÉLICATE QUESTION DES VICTIMES CIVILES

En une semaine, les combats auraient fait près de 109 morts et 1 300 blessés à Misrata, épicentre de la contestation, selon des sources médicales.

Les raids de la coalition internationale ont aussi fait "environ cent morts" parmi les civils en Libye depuis le début de son offensive contre des positions des forces du colonel Mouammar Kadhafi, selon un bilan donné jeudi par Moussa Ibrahim, un porte-parole du régime. Le président russe, Dmitri Medvedev, a demandé à son homologue américain, Barack Obama, d’éviter de faire des victimes civiles.

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