Libye: l’Egypte met en garde contre les répercussions dans les pays voisins
L’Egypte a mis en garde lundi contre un possible débordement des violences qui touchent la Libye dans les pays voisins, et assuré qu’il fallait travailler pour y « éviter des interventions » étrangères contre des « groupes terroristes ».
"Depuis longtemps nous avons constaté les répercussions de la situation en Libye sur la sécurité des pays voisins," a indiqué M. Choukri.
Depuis la chute en octobre 2011 de Mouammar Kadhafi après huit mois de rébellion soutenue par les Occidentaux, les autorités libyennes ne parviennent pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-insurgés qui font la loi en Libye, en l’absence d’une armée et d’une police régulières bien entraînées.
M. Choukri a affirmé que "les groupes terroristes" en Libye ne "limitaient plus leurs activités à des opérations" dans ce pays, mais pratiquaient également "le trafic d’armes et d’êtres humains" et "violaient les frontières", "ce qui porte atteinte à la souveraineté des pays voisins et pourrait menacer leur stabilité".
Il a également averti que la situation pourrait avoir des "répercussions sur les intérêts de pays en dehors de la région, ce qui pourrait conduire vers différentes formes d’interventions dans les affaires de la Libye et il faut oeuvrer à les éviter".
Les violences se sont intensifiées en Libye depuis la mi-juillet, notamment à Tripoli où des milices nationalistes affrontent des groupes islamistes pour le contrôle de l’aéroport.
Le ministre égyptien a également appelé les participants à la réunion à adopter une proposition égyptienne visant à "rétablir le rôle de l’Etat et à oeuvrer pour le désarmement des milices".
Outre M. Choukri, les ministres des Affaires étrangères de la Libye, de l’Algérie, de la Tunisie, du Tchad et du Soudan ainsi qu’un représentant du Niger et le secrétaire général de la Ligue arabe participent à la réunion au Caire.
Peu avant le début de la réunion, le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Abdelaziz avait indiqué que son pays "attendait du conseil de sécurité des Nations Unies une prise de décision et l’envoi d’un message fort concernant le conflit armé en Libye et la fin des combats".
Les représentants des six voisins de la Libye s’étaient déjà réunis mi-juillet en Tunisie en présence de l’ambassadeur libyen dans ce pays. Ils avaient alors appelé au dialogue entre les factions et annoncé la mise en place de commissions sécuritaire et politique pour tenter d’aider la Libye à sortir de l’anarchie.