Les Suisses votent dimanche sur une sortie accélérée du nucléaire
La Suisse a déjà décidé il y a cinq ans d’abandonner le nucléaire, mais dimanche, ses électeurs devront se prononcer sur un calendrier accéléré prévoyant la fermeture de 3 de ses 5 réacteurs dès l’an prochain.
L’idée du gouvernement est de décommissionner les 5 réacteurs qui produisent environ un tiers de l’électricité en Suisse, au fur et à mesure qu’ils approchent de leur fin de vie, et de ne pas les remplacer.
Mais toutes les centrales nucléaires suisses opèrent sous des licences qui leur permettent de continuer à produire tant qu’elles répondent aux critères de sécurité.
C’est pourquoi les Verts ont lancé il y a 5 ans une initiative pour demander au peuple de se prononcer sur la limitation à 45 ans de la durée de vie d’un réacteur.
C’est sur cette proposition que les électeurs devront se prononcer dimanche lors d’une "votation" au niveau fédéral, comme le prévoit le système de démocratie directe en vigueur dans le pays.
Sans une date limite, "il faudra attendre d’avoir une panne ou un incident avant de pouvoir fermer les centrales nucléaires", a expliqué à l’AFP dans un courriel Mathias Schlegel, porte-parole de l’initiative des Verts.
"En fixant à 45 ans la durée maximale de fonctionnement des réacteurs suisses, on évite de les exploiter au delà du raisonnable", a-t-il souligné.
Si le oui l’emporte, la centrale de Beznau, en service depuis 47 ans dans le canton d’Aargau (nord), près de la frontière allemande, devrait fermer ses portes en 2017. Ses deux réacteurs sont actuellement en réparation.
Il s’agit de la plus vieille centrale nucléaire au monde, depuis la fermeture du réacteur d’Oldsbury en Grande-Bretagne en 2012.
Avec AFP
La centrale de Muhlberg, lancée en 1972 dans le canton de Berne, devrait aussi interrompre ses opérations l’an prochain si les Verts gagnent leur pari. Les centrales de Gosgen à Soleure et Leibstadt à Aargau devront elles fermer leurs portes en 2024 et 2029.