Les pays africains veulent muscler leur coopération contre le « fléau » du terrorisme
Les pays africains doivent renforcer leur coopération contre le « fléau » du terrorisme, ont estimé mardi des dirigeants du continent au cours d’un sommet consacré à cette menace qui suscite une inquiétude grandissante.
"Nous sommes inquiets pour la paix et la stabilité de notre continent", a déclaré le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby, qui a ouvert le sommet en tant que président en exercice du Conseil de paix et de sécurité de l’UA.
"Les attaques dans la région du Sahel, les actes terroristes de Boko Haram au Nigeria et dans d’autres régions d’Afrique de l’Ouest (…) ne font que nous encourager à intensifier nos efforts pour combattre ce fléau", a-t-il poursuivi.
"Le terrorisme et le crime organisé nous obligent à mener une action commune", a insisté M. Déby.
Outre le chef de l’Etat kényan Uhuru Kenyatta, les présidents nigérian Goodluck Jonathan et somalien Hassan Cheikh Mohamud participent notamment au sommet. Leurs pays sont parmi les plus touchés par les attaques terroristes.
En Somalie, les Etat-Unis ont frappé dans la nuit de lundi à mardi une réunion des principaux responsables shebab, dont leur chef suprême Ahmed Abdi "Godane". Son sort reste inconnu pour l’instant.
Depuis plusieurs années, ces insurgés islamistes affiliés à Al-Qaïda mènent aussi des attaques dans des pays de la région, en particulier au Kenya voisin. Ils avaient revendiqué l’assaut spectaculaire contre le centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (au moins 67 morts).
"Les shebab continuent de représenter une grave menace dans la région", a d’ailleurs souligné le président kényan.
L’Afrique de l’Ouest est aussi frappée. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, est confronté au groupe islamiste Boko Haram qui, après avoir multiplié attaques et attentats meurtriers, conquiert désormais des territoires dans le nord-est du pays.
Des groupes jihadistes également liés à Al-Qaïda opèrent aussi dans le Sahel, et ont même occupé durant plusieurs mois en 2012 le nord du Mali.
Selon les organisateurs, le sommet de l’UA, qui dure une journée, doit permettre de faire le point des efforts menés pour "combattre le terrorisme en Afrique" et de décider de "mesures pratiques" pour renforcer cette lutte.