Les opérateurs du net et des réseaux sociaux « passifs » face à la menace de l’EI (rapport parlementaire français)
"Il est apparu très clairement que les plateformes de web social ne sont pas assez proactives dans la lutte contre la propagande de Daech (acronyme arabe de l’EI)", relève le rapport, qui, parmi des dizaines d’auditions d’experts, sociologues, responsables policiers, a également entendu des représentants de Facebook, Twitter, Google et Dailymotion.
Ces opérateurs "doivent se doter d’outils et d’équipes performantes pour lutter contre la prolifération des discours extrémistes, et ne sauraient se limiter, comme aujourd’hui, à une attitude passive qui consiste à simplement retirer les contenus signalés par les internautes ou les autorités", selon la mission parlementaire.
Et encore. Certains contenus sont jugés illicites dans certains pays, pas dans d’autres, et le niveau de blocage varie localement.
"Les réseaux sociaux interprètent de manière extensive la liberté d’expression ou le droit à l’information", et "certaines personnes auditionnées ont parlé d’impunité dans les réseaux sociaux, où Daech recrute et lève des fonds dans l’indifférence des entreprises de ce domaine", indique le rapport.
En outre, "les moyens humains consacrés aux repérages de contenus illicites en ligne sont très faibles", ajoute-t-il, mentionnant notamment Twitter, qui dispose d’une centaine de personnes, pour l’ensemble du monde, affectée à la surveillance des contenus.
Le rapport cite aussi l’exemple de la vidéo du tueur de Magnanville (qui a assassiné un couple de policiers le 14 juin à leur domicile en région parisienne), postée juste après le meurtre en direct sur Facebook live, et qui n’a été retirée que onze heures plus tard.
Pourtant, selon cette mission, présidée par un député de droite, Jean-Frédéric Poisson et dont le rapporteur est un député socialiste, Kader Arif, "la plus grande force de l’organisation jihadiste (réside dans) sa capacité d’attraction".
La propagande de Daech, professionnelle et organisée, s’appuie sur sept branches médiatiques spécialisées — dont l’agence Amaq — dans la production de contenus visuels, écrits, ou audios, rappelle le rapport. Ses publications sont traduites en onze langues, dont le mandarin, le russe, le turc.
Source AFP