"Plus tôt cet été, le président (Obama) a donné son feu vert à une opération destinée à secourir des citoyens américains enlevés et détenus contre leur gré par l’Etat islamique en Syrie", explique Lisa Monaco, la principale conseillère du président Barack Obama en matière d’antiterrorisme, dans un communiqué.
"Le gouvernement américain pensait avoir assez de renseignements et lorsque l’occasion s’est présentée, le président a autorisé le Pentagone à se lancer avec célérité dans une entreprise destinée à secourir nos compatriotes", poursuit-elle.
Mais cette opération a échoué "parce que les otages n’étaient pas présents" dans le lieu repéré par les services de renseignement américains, indique-t-elle.
Ni la Maison Blanche, ni le Pentagone ne précisent toutefois l’identité ou le nombre d’otages concernés par cette opération.
"Compte tenu de la nécessité de protéger les capacités opérationnelles de notre armée, nous ne révèlerons aucun détail", écrit Mme Monaco.
C’est la première fois que les Etats-Unis rendent publique une opération de ce type sur le sol syrien depuis le début du conflit en mars 2011.
Selon le Washington Post, citant de hauts responsables de l’administration Obama, James Foley était parmi les otages visés par cette opération dans laquelle ont été engagés plusieurs dizaines de militaires. Un des commandos américains a été blessé au cours d’un violent échange de coups de feu avec des jihadistes de l’EI, précise le quotidien.
Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a expliqué dans la soirée que les Etats-Unis n’avaient "jamais eu l’intention de révéler cette opération".
"Nous avons décidé de la rendre publique aujourd’hui lorsqu’il est apparu clairement qu’un certain nombre de médias s’apprêtait à révéler cette opération et que nous n’aurions d’autre choix que de reconnaître son existence", a précisé Mme Hayden.
Cette annonce intervient au lendemain de la diffusion d’une vidéo dans laquelle le journaliste américain James Foley est exécuté par des membres de l’Etat islamique, un groupe sunnite ultra-radical qui s’est emparé de pans entiers de territoire en Syrie et en Irak. James Foley avait été kidnappé en Syrie fin 2012.
Dans le même enregistrement, l’EI menace d’exécuter un autre otage américain, Steven Sotloff, en représailles aux frappes aériennes américaines qui visent ses positions dans le nord de l’Irak.
Le nombre exact d’étrangers otages des jihadistes en Syrie et en Irak reste difficile à estimer, dans la mesure où certaines familles et gouvernements ont demandé aux médias de ne pas révéler leur disparition, alors que la situation sur le terrain demeure chaotique.
Mais outre Steven Sotloff, on peut citer un autre Américain, le journaliste Austin Tice. Cet ancien Marine en Afghanistan et en Irak était arrivé en mai 2012 en Syrie.
Il était entré par la Turquie, sans visa, une pratique courante chez les journalistes couvrant le conflit. Après avoir voyagé avec des rebelles, il avait rallié en août Damas, où l’on a perdu sa trace.