Les écologistes expliquent la subvention octroyée à une mosquée turque par le concordat en vigueur en Alsace-Moselle

En plein polémique sur l’adoption d’une subvention de 2,5 millions d’euros à la construction d’une mosquée Millî Görüs (CIMG), association réputée proche de la Turquie, le parti EELV, dont la maire de Strasbourg est issue de ses rangs, explique cette décision par le Concordat et au droit local en vigueur en Alsace-Moselle.

Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, chargé des cultes, a accusé mercredi la ville de Strasbourg (est de la France) de « financer une ingérence étrangère sur le sol » français avec l’adoption d’une subvention à la construction d’une mosquée soutenue par une association pro-turque.

La maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian a réfuté, dans une lettre adressée au président français Emmanuel Macron, avoir reçu une quelconque alerte des services de l’Etat au sujet de cette mosquée.

« Avant le tweet publié ce mardi par le Ministre de l’Intérieur, l’État n’avait formulé jusqu’ici aucune contre-indication sur ce projet ni aucune alerte concernant ses porteurs. Si le Ministre questionne aujourd’hui le financement de ce lieu de culte en particulier, il doit prendre ses responsabilités et nous transmettre tous les éléments en sa possession », a indiqué Jeanne Barseghian mardi en conférence de presse.

Selon le communiqué de ce mercredi d' »Europe Ecologie Les Verts », le Conseil municipal de Strasbourg a voté ce lundi le principe d’une subvention conditionnée pour le projet de mosquée Jeanne Barseghian conformément au Concordat et au droit local en vigueur en Alsace

« Il est par ailleurs faux d’affirmer que l’argent a déjà été alloué à l’association. Le conseil municipal de ce mardi a simplement voté le principe de la subvention, conditionné à la transparence sur le financement du projet et à l’engagement du respect des valeurs républicaines », fait-on valoir, tout en rejetant les accusations de « clientélisme » de « complaisance à l’égard de l’Islam politique » visant la maire écologiste de Strasbourg.

Ce différend survient alors que les relations entre la France et la Turquie se sont dégradées depuis l’offensive turque en octobre 2019 contre les forces kurdes en Syrie, alliées des Occidentaux. L’interventionnisme turc en Libye, en Méditerranée orientale (où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020) et la politique française contre l’extrémisme islamique ont aussi contribué à creuser ces derniers mois les antagonismes entre Paris et Ankara.

Le président français Emmanuel Macron a mis en garde mardi à la télévision contre des tentatives d’ingérence de la Turquie lors de l’élection présidentielle en France en 2022.

Gerald Darmanin a affirmé qu’il y avait « particulièrement à Strasbourg (…) des tentatives d’ingérence extrêmement fortes dans notre pays, de la part notamment de la Turquie ».

« Nous avons un certain nombre d’indices montrant que le gouvernement turc souhaite s’ingérer dans les histoires françaises et notamment religieuses », a-t-il dit sur RMC/BFMTV, expliquant que « cette fédération pro-turque n’a pas voulu signer la charte des valeurs de la République »

Gérald Darmanin a aussi fait valoir que Millî Görüs avait, selon ses « informations », « cherché de l’argent ailleurs, notamment au Qatar ».

Millî Görüs et une autre fédération la CCMTF, proche de la Turquie, n’ont pas signe la Charte des valeurs de la République en vue de créer le Conseil national des imams, un projet piloté par le Conseil, français du culte musulman dont les deux fédérations sont membres.

 

 

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