Législatives en GB: Theresa May, sous le feu des critiques après avoir raté son pari

La Première ministre conservatrice Theresa May a perdu son pari jeudi aux législatives britanniques. Elle souhaitait renforcer sa majorité parlementaire avant le début des négociations sur le Brexit, mais son parti ressort en repli bien qu’il demeure la première force politique.

Ce résultat constitue un revers personnel pour Theresa May qui n’était nullement obligée de convoquer ces élections puisque les Tories disposaient d’une majorité confortable à la Chambre des Communes.

Cela ressemble à l’erreur commise par son prédécesseur David Cameron d’organiser un référendum le 23 juin 2016 sur l’appartenance à l’UE, après avoir remporté une victoire écrasante lors des législatives de 2015.

Theresa May avait surpris tout le monde lorsqu’elle avait appelé à l’organisation de ce scrutin législatif anticipé, alors que la chef du gouvernement avait répété à plusieurs reprises depuis son entrée en fonction, en juillet dernier, que le pays avait besoin de stabilité.

C’est la troisième fois en deux ans que les électeurs britanniques se rendent aux urnes après les élections législatives de mai 2015 et le référendum sur l’appartenance à l’Union européenne de juin 2016.

Selon certains analystes, l’échec de Theresa May dans les législatives 2017 est dû essentiellement à sa campagne électorale qui a été interrompue à deux reprises à cause des attentats de Manchester et de Londres.

Le programme des conservateurs, dévoilé en milieu de campagne, comprenait une réforme controversée des aides sociales aux personnes âgées.

Ce projet a suscité une grande inquiétude auprès de nombreux électeurs inquiets pour leurs économies, ce qui a poussé Theresa May à faire marche arrière. Mais le mal est déjà fait. Elle est accusée de changer d’avis tout le temps et du coup elle perd la confiance des électeurs au profit de son rival travailliste Jeremy Corbyn qui a réussi à réduire l’écart entre les Tories et le Labour.

Les trois attentats terroristes, qui ont secoué le Royaume-Uni depuis mars, ont également recentré la campagne électorale sur les questions de sécurité, traditionnellement un point fort pour les conservateurs. Mais les travaillistes ont instrumentalisé ce sujet, en focalisant leurs critiques sur la politique d’austérité et les coupes budgétaires dans la fonction publique, ayant entrainé la suppression de 20.000 postes de policiers en moins de six ans.

Le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn a saisi cette occasion pour promettre aux électeurs de créer 10.000 postes de policiers supplémentaires.

De plus, Mme May a refusé de participer aux débats télévisés face-à-face avec son adversaire travailliste ou avec d’autres dirigeants politiques, ce qui lui a valu des critiques de tous bords pour un "manque de courage" et sa "faiblesse".

Alors que le chef de l’opposition britannique a appelé Mme May à démissionner et que des critiques s’élèvent déjà dans son propre camp, la Première ministre a dit : "en ce moment, plus que toute autre chose, ce pays a besoin d’une période de stabilité", rappelant que la priorité est d’obtenir "un bon accord pour le Brexit".

"Si (…) le Parti conservateur a remporté le plus de sièges et probablement le plus grand nombre de voix, il nous incombera de faire en sorte que nous ayons cette période de stabilité et c’est ce que nous ferons", a-t-elle ajouté

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