Législatives au Gabon : un second tour aux enjeux diamétralement opposés

Le second tour des législatives se déroule, ce samedi au Gabon, avec des enjeux diamétralement opposés. Un parti au pouvoir assuré de la majorité dès le premier tour et une opposition qui peine à percer.

Le Parti gabonais démocratique (PDG, au pouvoir) a remporté 76 sièges sur 143 à l’Assemblée générale, soit la majorité absolue dès le premier tour des législatives, organisées le 6 octobre, tandis que les formations de l’opposition et les indépendants ont décroché moins de 10 sièges.

Pour le PDG, le second tour est l’occasion d’enfoncer le clou et de creuser l’écart avec ses concurrents d’autant plus que sur les 59 sièges qu’il reste à pourvoir, il se positionne sur 55.

Le PDG qui reste confiant en sa capacité d’engranger davantage de sièges a voulu à travers le rajeunissement de son élite politique réconcilier les électeurs et les citoyens de manière générale avec la politique et rétablir la confiance perdue en les institutions de l’Etat, notamment après la récession qui a frappé de plein fouet ces dernières années l’économie gabonaise suite à la chute des prix du pétrole.

En revanche, l’opposition qui sort grand perdant du premier tour, notamment l’Union nationale (UN) et le Rassemblement héritage et modernité (RHM), a essayé tant bien que mal de se ressaisir, en arpentant ruelles, rues, villages et quartiers, histoire de convaincre les électeurs d’aller massivement aux bureaux de vote et surtout de voter pour leurs candidats qui, la plupart, ont un ballotage défavorable.

Les deux partis restent tout de même réalistes, se disant que cet échec a révélé un manque en termes d’implantation de ces formations politiques à travers le pays, ce qui les empêche de cibler une fourchette plus large d’électeurs.

En ce qui concerne le taux de participation qui était très faible au premier tour, les observateurs de la scène politique gabonaise ne s’attendent pas à une ruée vers les urnes au second tour.

A cet égard, le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, a souligné lors d’une conférence de presse donnée vendredi à la veille du second tour, que la tendance à la baisse du taux de participation lors des élections, en particulier lors des élections intermédiaires, n’est pas un phénomène spécifiquement gabonais, ni même africain.

Pour lui, il s’agit d’une tendance globale qui s’observe partout dans le monde, dans les jeunes comme dans les démocraties plus anciennes.

S’agissant du Centre gabonais des élections (CGE) qui a centralisé et validé les résultats du premier, le second tour aura le goût d’un nouveau test.

Le CGE a essuyé des critiques acerbes de la part de l’opposition, l’accusant de manque de célérité dans l’annonce des résultats en dépit des moyens humains et logistiques mis à sa disposition et le nombre d’électeurs (680.194) assez réduit par rapport à d’autres pays.

Les échéances électorales sont organisées conformément à la nouvelle loi électorale adoptée en janvier 2018, laquelle confie au Centre Gabonais des Élections l’organisation et la supervision de toutes les élections organisées au Gabon.

Ce nouveau cadre juridique a fait passer le nombre de députés de 120 à 143. Celui des sénateurs de 102 à 52.

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