"Il est désormais clair que la Russie ne vise qu’à laisser plus de temps au régime syrien pour écraser l’opposition", a-t-il ajouté."on est semble-t-il toujours trop dur avec les dictateurs sanguinaires".
Selon l’ambassadeur, "La Russie et la Chine opposent aujourd’hui un véto à l’ensemble du corpus que nous avons laborieusement constitué ces derniers mois pour définir une sortie de crise pacifique. On ne peut se contenter d’appeler sans fin à la transition politique ; encore faut-il créer une dynamique de transition qui soit crédible".
"Refuser à Kofi Annan les outils de pression qu’il demande pour mettre en oeuvre (son plan de paix), c’est mettre en péril sa mission elle-même", a déploré M. Araud.
"Aujourd’hui, ce sont 17.000 morts que nous pleurons avec le peuple syrien", a encore déclaré M. Araud. Il a averti Moscou et Pékin que "l’histoire leur donnera tort, l’histoire les jugera, elle commence déjà à le faire en ce moment-même à Damas", allusion aux combats qui font rage dans la capitale syrienne.
Plusieurs autres ambassadeurs occidentaux ont critiqué très sévèrement les deux pays, et en particulier Moscou, lors du débat suivant le vote.
L’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant s’était auparavant déclaré "consterné par le veto de la Russie et de la Chine", accusant les deux pays de "mettre leurs intérêts nationaux avant les vies de millions de Syriens". La conséquence du veto est "de protéger un régime brutal", a-t-il souligné.
Son homologue allemand Peter Wittig a déploré une "occasion manquée" et a estimé que le peuple syrien risquait "d’en payer le prix". "Les jours du régime Assad sont comptés", a-t-il affirmé.