Le scénario d’une intervention militaire en Syrie se met en place

Alors que les experts de l’ONU ont commencé à évaluer les éléments recueillis lundi, Washington a repoussé ce mardi une réunion « sur la paix » avec Moscou sur la Syrie, l’arrivée d’avions de combat britanniques est signalée à Chypre et de hauts responsables occidentaux se sont rencontrés en Jordanie.

Le scénario d
Si les Etats-Unis et leurs alliés jurent ne pas encore avoir arrêté de décision, les pressions se font de plus en plus fortes contre le régime de Bachar al Assad, et le scénario d’une intervention armée se met peu à peu en place. Londres annonçait encore ce mardi matin "préparer des plans pour une possible action militaire" en Syrie, et envisageait de convoquer ce mardi le Parlement, actuellement en vacances, pour y débattre d’une éventuelle intervention.

Plusieurs scénarios permettraient de passer outre les vétos russes ou chinois. "Le Conseil de sécurité de l’Onu n’est pas le seul et unique gardien de la légalité et de la légitimité", relève Richard Haas, président du Council on Foreign Relations. "Comme il l’a été beaucoup rappelé, il avait été contourné au moment du Kosovo (où l’intervention armée de l’Otan en 1999 dans l’ancienne province serbe contre les forces de Slobodan Milosevic s’est faite sans mandat de l’Onu)".

Pour lui, une frappe sur la Syrie pourrait trouver sa légitimité dans une "coalition de volontaires" dont les contours s’esquissent déjà. La Ligue arabe occuperait alors le rôle tenu par l’Otan au Kosovo, en appuyant une opération militaire menée par les Etats-Unis, avec le Royaume Uni, la Turquie ou encore la France. Une réunion des chefs d’état-major des forces armées de plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, et moyen-orientaux s’est d’ailleurs tenue ce lundi à Amman.

Autre justification à une intervention militaire en Syrie, sans l’approbation du Conseil de sécurité, la résolution adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Onu le 16 septembre 2005. Elle oblige les Etats à protéger les populations civiles, notamment en cas de crimes de guerre, comme l’explique Mario Bettati, professeur émérite à l’Université de Paris 2 et inventeur du droit d’ingérence.

Si Barack Obama donne son aval à une intervention militaire en Syrie, l’armée américaine est "prête", a dit le secrétaire américain à la Défense.

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré que les forces armées étaient "prêtes" pour une action militaire en Syrie si le président Barack Obama donnait son aval, dans une interview mardi à la BBC. "Nous sommes préparés. Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président", a déclaré Chuck Hagel. "Nous sommes prêts à y aller", a-t-il ajouté.

De son côté, une source militaro-diplomatique russe a expliqué, ce mardi, que "si l’armée américaine avec l’Otan lance une opération contre la Syrie, ce ne sera pas une victoire facile". "Les systèmes de missile multifonctionnels sol-air Buk-M2E et d’autres moyens de défense antiaérienne que possède l’armée syrienne vont assurer une réponse appropriée aux agresseurs", a ajouté cette source avant d’indiquer que la Syrie possédait actuellement jusqu’à 10 batteries de tels systèmes multifonctionnels.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite