Le roi Abdallah Ibn Abdelaziz: l’architecte d’un processus de réformes

Avec le décès du roi Abdallah Ibn Abdelaziz, l’Arabie Saoudite vient de perdre un leader qui a enclenché un processus de réformes permettant au pays de jouer pleinement le rôle qui lui incombe sur les scènes régionale et internationale.
Ce processus, lancé sous le leadership du défunt souverain, visait à permettre à l’Arabie saoudite de s’engager résolument sur la voie de la modernisation tout en restant attachée aux fondements de la civilisation arabo-musulmane.

Dès 2003, le roi Abdallah, alors prince héritier, lance, l’idée d’un dialogue national visant à faire des propositions, dans le cadre islamique, au sujet de réformes politiques et sociales dans son pays. Dans le sillage de ce dialogue, des élections municipales partielles ont été organisées pour la première fois en Arabie saoudite en 2005.

Comme continuité, le défunt roi décide, en septembre 2011, d’accorder le droit de vote et le droit d’éligibilité aux femmes pour les élections municipales, et en janvier 2013, d’accorder 30 sièges aux femmes sur les 150 que compte le conseil consultatif (Majliss Ashoura).

Depuis son accession au Trône, le défunt souverain s’est attelé à jeter les bases de nouvelles règles de succession à travers la mise en place d’une instance indépendante d’allégeance, favorisant un transfert fluide du pouvoir. Il s’agit d’une mesure qui renforce l’unité et la stabilité du pays.

La mise en place de cette instance a constitué un bon qualitatif dans la mesure où elle a institué le principe d’élection des candidats à la succession et créé une commission médicale chargée de déterminer la capacité du Roi et du Prince héritier de gouverner, en plus d’autres mesures visant le renforcement de la stabilité du système politique du pays.

Ces initiatives s’inscrivaient dans le cadre d’un souci permanent du défunt souverain de garantir le développement politique de l’Arabie saoudite tout en favorisant la prospérité du peuple saoudien de façon à permettre au pays de renforcer sa place sur la scène internationale.

Partant du même souci et conscient de la place qu’occupe l’éducation dans tout processus de modernisation, le défunt souverain a introduit des réformes dans le secteur de l’éducation.

Comme illustration de cet engagement sans faille en faveur de ces réformes, le Roi Abdallah inaugure en 2009 la King Abdullah University of Science and Technology, le premier établissement mixte du pays.

Sur le plan économique, il a conduit avec sagesse des réformes tous azimut notamment à travers une amélioration du climat des affaires dans le Royaume et le lancement des programmes visant à aplanir les obstacles pouvant entraver les investissements nationaux et étrangers.

Les réformes structurelles engagées ces dernières années en Arabie saoudite ont permis une diversification de l’économie. Cet élan s’est traduit par une croissance soutenue du secteur non pétrolier durant les dernières années.

A la faveur de ces réformes, le pays a pu améliorer son classement Doing business de la Banque Mondiale, se positionnant au 22ème rang sur 178 pays.

De l’avis des experts internationaux et des institutions économiques et financières internationales, cette nette amélioration traduit la pertinence des réformes engagées dans ce pays et qui ont renforcé l’attractivité du Royaume aux yeux des investisseurs internationaux.

Parallèlement à ces efforts, le roi Abdallah a lancé durant son règne de nombreux projets structurants dont la Cité Roi Abdallah, entièrement dédiée à l’investissement privé en plus de nombreux projets d’investissement reflétant une détermination de veiller au progrès du pays et à la prospérité de son peuple.

A coup sûr, la disparition du Roi Abdallah bin Abdelaziz, constitue une grande perte non seulement pour l’Arabie Saoudite et mais également pour l’ensemble du monde arabo-musulman. Le défunt souverain s’étant illustré tout au long de son règne par une action inlassable en faveur des causes arabes et de la Oumma islamique.

Sur le plan arabe, il avait lancé plusieurs initiatives visant à surmonter les différends interarabes et resserrer les rangs des pays arabes dans les moments les plus difficiles.

De même, la question palestinienne a occupé une place centrale dans la politique étrangère de l’Arabie saoudite sous la conduite du défunt souverain.

Dès 2002, le roi Abdallah, alors prince héritier, a lancé une initiative courageuse pour le règlement de la question palestinienne à travers la préservation des intérêts nationaux et les droits inaliénables du peuple palestinien.

Considérée comme très prometteuses à un moment où les affrontements israélo-palestiniens s’enfonçaient dans la violence, ce plan, adopté par la suite comme une initiative arabe de paix, s’impose toujours comme le chemin le plus approprié pour une solution juste et équitable à un conflit qui n’a que trop duré.

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