Le président irakien en visite en Arabie saoudite après l’Iran
Le nouveau président irakien Barham Saleh a rencontré dimanche à Ryad le roi Salmane, lors de sa première visite dans le royaume intervenue après un déplacement en Iran, rival régional de l’Arabie saoudite.
M. Saleh s’est entretenu séparément avec le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, a indiqué le ministère irakien des Affaires étrangères dans un tweet.
Il s’agit de la première visite en Arabie saoudite de M. Saleh, un Kurde modéré de 58 ans, depuis son élection en octobre président de la République d’Irak. Selon un responsable irakien, il s’est rendu à Ryad à l’invitation du roi Salmane.
Les liens entre l’Arabie saoudite sunnite et l’Irak à majorité chiite se sont améliorés ces derniers mois après des années de divergences.
Après l’invasion en 1990 du Koweït par l’ex-président irakien Saddam Hussein, Ryad a rompu ses relations avec Bagdad, rétablies en 2016, et a fermé ses postes frontières avec son voisin du nord. Ces postes frontières doivent rouvrir dans les mois à venir pour relancer le commerce.
Mais l’Irak cherche maintenant à tirer des avantages économiques de liens plus étroits avec le royaume alors qu’il est engagé dans la reconstruction du pays après plusieurs années d’offensives destructrices contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) défait en décembre 2017.
L’Arabie saoudite cherche à son tour à resserrer ses liens avec Bagdad pour contrer l’influence de son rival régional, l’Iran.
"Au propre comme au figuré, l’Irak se retrouve coincé entre deux voisins rivaux: l’Arabie saoudite et l’Iran", a écrit dimanche l’éditorialiste Abdel Rahman Al-Rached dans le quotidien saoudien Arab News.
"La relation tripartite est complexe. Reste à voir comment les responsables irakiens vont décider de la façon de traiter avec les deux gouvernements", a-t-il ajouté.
L’Iran exerce une grande influence en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 et a été un partenaire clé dans la lutte contre l’EI.
Lors de sa première visite samedi en Iran depuis son élection, M. Saleh a rencontré son homologue Hassan Rohani qui a fait état d’une décision bilatérale de stimuler le commerce entre les deux pays.
Les Etats-Unis, qui viennent d’imposer de nouvelles sanctions à l’Iran, ont accordé une exemption à l’Irak, fortement dépendant de l’énergie iranienne pour atténuer sa pénurie chronique d’électricité. En échange, Bagdad s’est engagé à trouver d’autres sources d’énergie et le royaume saoudien se présente comme une alternative régionale.