Dans une lettre "motu proprio", le pape a décidé qu’une seule sentence suffirait pour décréter la nullité, supprimant la double décision de deux instances qui était requise auparavant. L’appel au tribunal du siège apostolique romain, la Rote, reste possible, mais exceptionnel.
Un processus abrégé est prévu dans les diocèses pour les cas de nullité les plus évidents. Dans ce cas, c’est l’évêque du diocèse qui devient lui-même juge, afin que les jugements respectent "l’unité catholique dans la foi et la discipline". Le pape réclame aussi que les procédures deviennent gratuites pour les requérants, avec l’aide des conférences épiscopales.
Une autre lettre "motu proprio", au contenu très proche, est publiée pour les Eglises orientales.
Cette réforme touche aux procédures, en les démocratisant, mais non aux différents motifs qui justifient jusqu’alors les annulations, une question que le synode des évêques d’octobre prochain devrait aborder. Le pape a réaffirmé le principe de l’indissolubilité du mariage, et refusé tout laxisme. Cette réforme reprend les recommandations d’une commission instituée l’an dernier par François.
Le pape a agi "avec gravité mais grande sérénité, et il a mis les pauvres au centre", a souligné le président de cette commission, Mgr Pio Vito Pinto, soulignant que la réforme exprimait une orientation fondamentale du Concile Vatican II (1962-65) qui accorde un rôle central aux évêques.
Dans sa lettre, le pape évoque "l’énorme nombre de fidèles" qui ne peuvent pas aujourd’hui faire des recours en annulation "en raison de la distance physique et morale" avec les "structures juridiques" de l’Eglise.