Le Maroc joue un « rôle essentiel » dans le règlement du conflit libyen (Expert)
Le Maroc joue un « rôle essentiel » dans le règlement du conflit libyen en réunissant autour de la même table à Bouznika les responsables des deux camps, le Haut Conseil d’Etat de Libye (Tripoli) et le parlement de Tobrouk, a affirmé, samedi, l’universitaire et membre du conseil scientifique de l’Observatoire d’études géopolitique (OGE), Jean-François Poli.
« Le Maroc joue un rôle essentiel, ce qui confirme qu’il est un acteur incontournable d’un point de vue géopolitique », a-t-il précisé dans une interview au média tunisien « L’Expert ».
Il a souligné qu’il est « remarquable » que la diplomatie marocaine ait pu réunir autour d’une même table, à Bouznika du 6 au 10 septembre, les responsables des deux camps.
Dans ce sens, il revient sur les déclarations du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita dans lesquelles il rappelle que le Royaume fait montre de » dynamisme pour un règlement consensuel ».
Selon le chercheur, l’action diplomatique du Maroc est intense et s’inscrit dans la durée, ce qui fait que les dossiers sont suivis sur un temps long propice aux règlements des conflits dans des situations d’extrêmes tensions.
L’expert a fait observer que le Maroc et la Tunisie ont eu la sagesse de rester neutre de façon à aider à trouver une solution à la crise libyenne.
« A la différence de certains autres, ces deux pays ont une position sage et responsable car ils n’ont jamais mis de l’huile sur le feu », a-t-il expliqué, notant que Rabat et Tunis peuvent donc contribuer à faire avancer un processus de négociation.
Evoquant les résultats du nouveau round de dialogue inter-libyen, l’orateur a relevé que les discussions entre les deux principales parties de la crise libyenne ont progressé.
« Une dynamique positive s’est enclenchée à Bouznika, dans la ligne de l’accord de Shkirat de 2015 et sous l’égide des Nations-Unies qui ont d’ailleurs salué la tenue de cette réunion, comme l’Union africaine, l’Union européenne, la France, les Etats-Unis ou la Turquie », a-t-il commenté.
Selon lui, l’enjeu est de fonder un Etat fort dans l’intérêt des Libyens et de toute la région car le monde a besoin d’un Etat stable en Libye.
« Les avancées sont pourtant considérables », a noté M. Poli, soutenant que les délégations du Haut Conseil d’Etat libyen et du parlement de Tobrouk ont annoncé qu’elles sont parvenues à un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté.
Les deux parties ont également convenu de poursuivre ce dialogue et de reprendre ces réunions durant la dernière semaine de ce mois afin d’achever les mesures permettant l’application et l’activation de cet accord, a rappelé ce membre du conseil scientifique de l’OGE, qui est un centre de recherche français, créé en 2014, avec l’objectif de contribuer à la promotion et au rayonnement de la recherche scientifique dans les différents domaines de la géopolitique et des relations internationales.