"J’ai ordonné aux responsables du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe d’accorder des prêts à faibles taux d’intérêt d’une valeur d’un milliard de dollars à l’Afrique durant les cinq prochaines années", a déclaré cheikh Sabah.
Il a fait cette annonce à l’ouverture à Koweït du 3e sommet arabo-africain, auquel participent des dirigeants arabes et africains pour tenter de promouvoir les relations économiques entre les pays arabes, notamment les riches monarchies pétrolières du Golfe, et l’Afrique en quête d’investisseurs.
Les chefs d’Etat arabes et africains tiennent un sommet à Koweït pour promouvoir les relations économiques entre les riches monarchies pétrolières du Golfe et l’Afrique en quête d’investisseurs.
Ce sommet de deux jours est le premier depuis 2010, date à laquelle les dirigeants des pays membres de la Ligue arabe et de l’Union africaine (UA) s’étaient réunis en Libye peu avant le Printemps arabe qui a balayé des régimes autoritaires, y compris à Tripoli.
Trente-quatre chefs d’Etat, sept vice-présidents et trois Premiers ministres ont confirmé leur présence au sommet, auquel sont attendues des délégations de 71 pays et organisations.
Les participants devraient approuver une série de mesures et de résolutions, adoptées dimanche par leurs ministres des Affaires étrangères et destinées à renforcer la coopération entre les deux blocs régionaux qui comptent parmi leurs membres les riches monarchies pétrolières arabes et des pays africains parmi les plus pauvres au monde.
Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Sabah Khaled Al-Sabah, a indiqué que le sommet, placé sous le thème "Partenaires pour le développement et l’investissement", devrait discuter de la possibilité de créer un marché commun afro-arabe, pour une population de quelque 1,2 milliard d’habitants.
Les participants au sommet doivent se concerter également sur les moyens d’accélérer le flux de capitaux vers l’Afrique, qui a un énorme potentiel mais qui souffre d’un déficit aigu d’investissement.
Selon la Banque mondiale, l’Afrique a besoin d’environ 30 milliards de dollars à investir dans les domaines de l’énergie et de l’électricité.
L’Afrique a enregistré une croissance de 5% en 2012, d’après le Fonds monétaire international (FMI). Ce taux devrait légèrement baisser cette année, à 4,8%, avant de rebondir à 5,1% en 2014, selon les prévisions du FMI.
En outre, le sous-sol de l’Afrique recèle 12% des réserves mondiales de pétrole et 42% des gisements d’or. La récente découverte de grandes quantités de gaz naturel au large des côtes est de l’Afrique confirme l’importance économique du continent noir.
Pour leur part, les monarchies pétrolières du Golfe comptent des avoirs de quelque 2.000 milliards de dollars, accumulés à la faveur des cours élevés du brut et placés, en grande partie, aux Etats-Unis et en Europe.
Le deuxième sommet tenu en Libye il y a trois ans avait adopté une stratégie de partenariat arabo-africain et un plan d’action commune pour la période 2011/2016 avec l’ambition d’accroître les investissements, les échanges commerciaux et les projets économiques conjoints.
Mais sa mise en oeuvre a été très lente, en partie à cause des troubles provoqués depuis 2011 dans les pays du Printemps arabe où les dirigeants de la Tunisie, de la Libye, d’Egypte et du Yémen ont été renversés sous la pression de la rue, et de la guerre civile qui secoue la Syrie.
Le sommet doit examiner la mise en place d’un mécanisme financier arabo-africain pour apporter les moyens nécessaires à l’application des projets conjoints et encourager le flux des investissements entre les deux régions.