« Cette reprise va se renforcer à l’avenir parce que les chiffres montrent que la croissance de l’exportation est forte, que le secteur agricole, qui représente une activité importante au Maroc, retrouve une reprise solide cette année mais aussi, que la capacité de l’économie marocaine de reprendre une activité normale se matérialise », a indiqué, mardi à Washington, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Jihad Azour.
« Ceci est le résultat des politiques qui ont été mises en place pour lutter contre la Covid avec une accélération de la vaccination », a dit M. Azour en réponse à une question de la MAP lors d’un point de presse pour la présentation du rapport du FMI sur les « Perspectives économiques régionales ».
Dans ce nouveau rapport publié à l’occasion de ses réunions d’automne, le FMI cite le Maroc parmi les pays de la région qui ont « bien avancé dans leurs campagnes de vaccination », tout en rappelant qu’au niveau régional, comme à travers le monde, « accélérer l’acquisition et la distribution de vaccins reste la priorité absolue à court terme pour sauver des vies, favoriser la reprise et éviter que les écarts ne se creusent ».
« Le Maroc est l’un des pays qui ont réagi le plus rapidement et le plus efficacement pour lutter contre cette crise » sanitaire, a rappelé le responsable de l’institution financière internationale, en relevant que grâce à un certain nombre de mesures fiscales, monétaires et financières, l’économie marocaine a « réussi l’année dernière à limiter l’impact de cette crise ».
« De plus, le Maroc a réussi à apporter un soutien social à plus de 5 millions de familles qui sont dans l’informel. Aussi, l’accélération de la vaccination et les mesures prises pour limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’économie ont permis au Maroc de réussir une reprise rapide en 2021, et on prévoit une croissance de 5,7 % cette année qui, en fait, compense la contraction qu’a connue l’économie marocaine l’année dernière », a-t-il expliqué.
Rappelant que le Fonds accompagne le Maroc dans ses politiques de transformation et de réformes, M. Azour a indiqué que l’institution financière a accordé l’année dernière 3 milliards de dollars d’une ligne de précautions et de liquidités (LPL) qui a permis au Royaume, « non seulement de renforcer sa liquidité mais aussi de donner un signal fort au marché. Cela a permis aussi au Maroc à la fin de l’année dernière de revenir sur les marchés de capitaux avec une émission qui a rencontré un grand succès ».
Dans le cadre de l’allocation par le FMI de droits de tirages spéciaux (DTS) d’un montant équivalent à 650 milliards de dollars, afin d’accroître les réserves en liquidités de ses pays membres, le Maroc a bénéficié, a-t-il dit, d’une tranche qui « va permettre de renforcer la liquidité, améliorer les réserves et permettre au Maroc aussi de faire face aux séquelles de cette crise ».
Au niveau régional, une « fragile reprise » est attendue avec une augmentation du PIB réel de 4,1 % en 2021 et 2022.
« La reprise inégale et incomplète, et de nouvelles difficultés se font jour », relève l’institution internationale qui cite parmi les défis une nouvelle vague pandémique dans les pays où la vaccination avance lentement, les risques de l’inflation, le rétrécissement de l’espace de politique macroéconomique et la hausse des inégalités.