Le Congrès américain adopte une mesure très attendue sur la cybersécurité
Après plusieurs essais infructueux, le Congrès américain a adopté vendredi une mesure pour renforcer la cybersécurité poussée par la Maison Blanche, malgré les protestations des activistes qui militent pour le respect de la vie privée.
Cette loi accorde l’immunité judiciaire aux entreprises qui coopéreraient avec les forces de l’ordre en leur partageant des informations sur des cybermenaces.
C’est une victoire pour Barack Obama, qui essayait depuis des années de faire passer une loi pour renforcer la cybersécurité. Ses précédentes tentatives avaient été bloquées par les conservateurs, qui craignaient que cela ne crée trop de procédures administratives et ne permette au gouvernement d’espionner les citoyens.
"Cela fait longtemps que le président demande au Congrès de faire passer une loi permettant le partage de données, grâce à laquelle le secteur privé et le gouvernement pourront mieux s’échanger leurs informations sur des cybermenaces, tout en faisant attention à respecter la vie privée, la confidentialité et les libertés publiques des internautes", a déclaré un haut responsable américain.
Ce texte fait également du département de la Sécurité intérieure un "portail" où seront échangées ces informations et autorise la mise en place de "mesures défensives", qui permettraient de contrecarrer ou de désactiver toute menace sur la cybersécurité.
Ce compromis tombe quelques mois après un vote du Congrès qui avait limité les pouvoirs de l’Agence de sécurité nationale (NSA), à la suite des révélations de l’ancien employé de la NSA Edward Snowden sur les programmes de surveillance de l’agence.
Des voix s’élèvent déjà pour accuser ce nouveau texte d’avoir été écrit lors de négociations secrètes où auraient été retirés les passages sur la protection de la vie privée. Selon ses détracteurs, la loi aurait une définition de la "cybermenace" tellement vague qu’elle permettrait aux entreprises de signaler énormément d’activités en ligne au gouvernement.
L’Union américaine pour les libertés civiles a déclaré que cette mesure "permettra aux entreprises de partager énormément d’informations privées sur les internautes à des agences gouvernementales, et peut-être au FBI et à la NSA".