"Cela me fait plaisir en cette occasion historique d’annoncer que l’Egypte reconnaît le nouveau régime en Libye et le Conseil national de transition qui le représente", a déclaré le chef de la diplomatie égyptienne Mohammed Amr.
L’Egypte, pays frontalier de la Libye, s’était retenue jusqu’à présent de reconnaître l’entité politique des rebelles libyens qui avaient commencé leur mouvement de révolte contre Kadhafi après la révolution égyptienne.
M. Amr a fait cette déclaration lors d’une conférence de presse conjointe au Caire avec l’envoyé du CNT auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi.
De son côté, le Koweït a également franchi le pas en annonçant qu’il reconnaissait le CNT comme le représentant "légitime" du peuple libyen.
"L’Etat du Koweït renouvelle son soutien au CNT, le seul et légitime représentant du peuple", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’agence officielle Kuna.
Le Koweït avait des contacts avec les rebelles libyens auxquels il a accordé une aide de 180 millions de dollars lors d’une visite en avril à Koweït du chef du CNT Moustafa Abdeljalil. Mais il ne l’a pas officiellement reconnu.
Des dizaines de Libyens vivant au Koweït ont arraché et brûlé lundi le drapeau hissé sur le bâtiment de leur ambassade le remplaçant par celui des rebelles, alors que l’ambassadeur a annoncé son ralliement à la rébellion.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, s’est dit de son cô té "totalement solidaire" avec le gouvernement rebelle, alors que combats entre insurgés et soldats fidèles à Mouammar Kadhafi faisaient rage dans plusieurs quartiers de Tripoli.
M. Arabi a indiqué dans un communiqué sa "totale solidarité avec les efforts en cours menés par le CNT", organe politique de la rébellion. Il lui a "souhaité de réussir à mener à bien une nouvelle ère et à préserver l’intégrité régionale de la Libye ainsi que sa souveraineté et son indépendance".
La Ligue arabe avait appelé à une zone d’exclusion aérienne en mars en Libye et critiqué les bombardements de la coalition internationale sur le pays.
Amman a espéré un transfert "rapide et pacifique" du pouvoir en Libye. "La Jordanie observe les développements en Libye, en espérant un transfert rapide et pacifique du pouvoir", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Nasser Jawdeh, en reconnaissant au CNT "un rôle clé à jouer dans ce contexte".
A Rabat, l’ambassade de Libye s’est ralliée aux rebelles et exprimé le souhait que "le Maroc reconnaisse le CNT, comme l’a déjà fait la Tunisie". Tunis a affirmé lundi avoir déjoué un attentat sur son sol commandité par le régime libyen.
L’ambassade libyenne en Syrie est passée également du côté du CNT.
L’Algérie, qui partage une longue frontière avec la Libye et n’a pas reconnu le CNT ni demandé officiellement le départ de Mouammar Kadhafi, s’est plainte d’une série de "violations" contre son ambassade à Tripoli et de vols de véhicules lui appartenant.
Alger, qui dément, a été souvent accusé par les rebelles libyens de fournir des armes aux troupes de Kadhafi.