La soeur de Kim Jong Un en Corée du Sud pour les « Jeux de la Paix »

La soeur du leader nord-coréen Kim Jong Un est arrivée vendredi au Sud pour la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques, devenant ainsi la première membre de la dynastie régnant au Nord à fouler le sol du grand rival depuis la fin de la guerre de Corée.

Kim Yo Jong voyage au sein de la délégation de haut niveau que Pyongyang a consenti à dépêcher aux "Jeux de la Paix" de Pyeongchang qui débutent dans la soirée.

Cette mission est emmenée par celui qui occupe le rang de chef de l’Etat de la Corée du Nord selon le protocole, Kim Yong Nam, par conséquent le plus haut dignitaire nord-coréen à s’être jamais rendu au Sud.

Leur Iliouchine-62 estampillé "République populaire démocratique de Corée", nom officiel de la Corée du Nord, et portant un emblème nord-coréen a atterri sur l’aéroport d’Incheon, près de Séoul, selon la télévision sud-coréenne.

Le dernier membre de la famille de Kim Jong Un à être venu à Séoul était son grand-père, Kim Il Sung, le fondateur du régime, quand ses forces avaient conquis la capitale en 1950.

Trois ans plus tard, le conflit s’était arrêté sur un cessez-le-feu, et non un traité de paix, ce qui fait que les deux pays sont encore techniquement en guerre et que la péninsule reste divisée par une Zone démilitarisée (DMZ), une frontière hérissée de miradors.

Aujourd’hui, le Nord est la cible de multiples trains de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU pour sa course vers l’arme atomique, quand le Sud s’est relevé en quelques décennies pour devenir la 11e économie mondiale.

Vêtus de manteaux noirs au col de fourrure, Kim Yong Nam et Kim Yo Jong ont été accueillis par le ministre sud-coréen de l’Unification et d’autres responsables.

Cette visite, prévue sur trois jours, est le couronnement d’un spectaculaire rapprochement entre les deux pays après deux années de très fortes tensions dues aux programmes balistique et nucléaire du Nord.

Le président sud-coréen Moon Jae-in, partisan déclaré du dialogue avec le Nord, a tout fait pour que ces JO soient ceux "de la Paix" et contribuent à améliorer la situation dans la péninsule.

La délégation nord-coréenne devait prendre un train à grande vitesse à destination de Pyeongchang, où se tiendra la cérémonie d’ouverture des JO, à laquelle assisteront aussi le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Tous les regards se portent sur Kim Yo Jong, qui a connu ces dernières années une ascension fulgurante au sein du régime nord-coréen, jusqu’à intégrer en octobre le puissant politburo du Parti des travailleurs de Corée.

Tous les membres de la dynastie au pouvoir depuis 70 ans en Corée du Nord sont révérés comme appartenant à la "Lignée Paektu", du nom de la plus haute montagne du pays, censée être le lieu de naissance du défunt leader Kim Jong Il.

Nombre d’experts avancent que Yo Jong pourrait être porteuse d’un message personnel de son frère au président Moon.

Les tensions dans la péninsule ont atteint en 2016 et 2017 des sommets.

D’une part parce que le Nord a mené trois essais nucléaires -le dernier en date, le plus puissant, en septembre- et des dizaines de tirs de missiles, affirmant être en mesure d’envoyer une bombe atomique en tout point du territoire continental américain.

De l’autre car M. Kim et le président américain Donald Trump se sont lancés dans une surenchère d’insultes personnelles et de menaces apocalyptiques.

Mais après avoir ignoré pendant des mois les invitations de Séoul à prendre part aux Jeux d’hiver, le leader nord-coréen a surpris tout le monde le 1er janvier en évoquant une participation nord-coréenne.

Cette annonce a déclenché un processus diplomatique intense, jusqu’à la venue historique de cette délégation, ainsi qu’à l’envoi au Sud de centaines d’atlètes, pom-pom girls et artistes nord-coréens.

L’Orchestre national du Nord a d’ailleurs donné jeudi soir au Sud le premier des deux concerts prévus lors de cette trève olympique.

On ignore cependant combien de temps cette embellie durera.

Une partie de l’opposition sud-coréenne accuse le président Moon d’aller trop loin dans les concessions à l’égard d’un régime qui, lui, n’a pas hésité jeudi à organiser à Pyongyang un défilé militaire monstre, mettant en scène des dizaines de soldats et ses missiles balistiques.

A la tête de la délégation américaine aux Jeux, le vice-président Pence a encore appelé lors d’une rencontre avec M. Moon à exercer "la pression maximale" pour contraindre Pyongyang à renoncer à ses programmes interdits.

Mais il n’a pas non plus exclu une éventuelle rencontre avec les délégués nord-coréens au cours de ces "Jeux de la Paix". (afp)

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