La disparition d’Edmond Amran El Maleh, « une grande perte pour le Maroc, pour la littérature et pour toutes les causes justes » (T. Benjelloun)
Son premier livre "Parcours immobile", a-t-il rappelé, évoque "sa vie de citoyen marocain, juif, patriote, militant pour les droits de l’homme et la justice dans son pays le Maroc". Mais d’Edmond Amran El Maleh a écrit d’autres livres importants que Tahar Benjelloun invite "à redécouvrir ou à découvrir".
Livrant un témoignage émouvant sur les qualités humaines de ce grand intellectuel, Tahar Benjelloun s’est dit triste de perdre un "ami extraordinaire" qu’il présente comme "la preuve éclatante de la symbiose culturelle dont parlait un autre grand intellectuel juif marocain, Haïm Zafrani, symbiose entre les racines musulmanes et juives d’un Maroc ouvert et tolérant". "C’est un homme d’une grande intelligence, un ami très cher, quelqu’un de la famille. Nous avons eu une amitié extraordinaire, magnifique, fertile et belle", a-t-il confié à la presse. "Il laisse beaucoup d’amis, et nous sommes nombreux à nous sentir orphelins depuis ce matin", a assuré l’écrivain marocain. "Pour moi il restera vivant, car son oeuvre est là, et j’espère qu’elle sera lue par la jeunesse marocaine et bien au-delà", a-t-il conclu.
Philosophe, écrivain, journaliste, essayiste et critique d’art, Edmond Amran El Maleh, né en 1917 à Safi, compte à son actif un recueil de nouvelles et une série de romans, dont "Parcours immobile"(1980), "Ailen ou la nuit du récit"(1983), "Mille ans, un jour"(1986), "Jean Genet, Le Captif amoureux et autres essais"(1988), "Une femme, une mère"(2004), ou encore "Lettres à moi-même", qui était son dernier ouvrage.