La détérioration sécuritaire en Libye pousse les migrants à fuir vers l’Europe (HCR)

La détérioration sécuritaire et les difficultés économiques en Libye poussent les migrants et demandeurs d’asile à fuir vers l’Europe, selon les conclusions d’un rapport du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

"La moitié environ des personnes qui se rendent en Libye pensent y trouver un emploi, mais finissent par fuir vers l’Europe pour échapper à une insécurité potentiellement mortelle", souligne ce rapport publié cette semaine à Genève.

L’étude qui porte sur la période allant d’août 2016 à mars 2017 montre que les ressortissants étrangers rejoignent la Libye dans le contexte de flux migratoires mixtes où des personnes d’origines et de motivations différentes empruntent les mêmes itinéraires, souvent avec l’aide de passeurs ou de criminels sans scrupules.

"Ce sont à la fois des réfugiés, des demandeurs d’asile, des migrants économiques, des mineurs non accompagnés, des migrants environnementaux, des victimes de la traite d’êtres humains et des migrants bloqués dans le pays, entre autres", a expliqué l’agence onusienne.

Le rapport révèle une augmentation du nombre de réfugiés et migrants traversant la Méditerranée depuis l’Afrique du Nord pour atteindre le sud de l’Europe et tout indique que cette tendance risque de perdurer. Le HCR a dénombré 84.830 arrivées en Italie par voie maritime depuis le début de l’année, soit une augmentation de 19% par rapport à la même période de l’année dernière.

Les réfugiés et les migrants empruntent principalement trois itinéraires pour se rendre en Europe – la Méditerranée occidentale, la Méditerranée centrale ou la Méditerranée orientale – la Libye étant aujourd’hui la plus fréquente et aussi la plus meurtrière.

"Nous estimons que 30% des personnes qui traversent la Méditerranée centrale ont besoin de protection internationale", a précisé l’Envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, lors d’un point de presse qui présentait le rapport à Genève. "Les autres personnes traversant la Méditerranée sont des migrants économiques", a-t-il dit.

L’étude réalisée pour le compte du HCR montre une évolution du profil et de la nationalité des personnes arrivées en Libye depuis quelques années. Elle note en particulier un net recul des personnes originaires d’Afrique de l’Est et une augmentation de celles venant d’Afrique de l’Ouest qui représentent maintenant bien plus de la moitié de l’ensemble des nouveaux arrivants en Europe qui ont traversé la Méditerranée centrale depuis la Libye vers l’Italie (plus de 100.000 arrivants en 2016).

Les réfugiés et les migrants en Libye sont majoritairement de jeunes hommes (80 %) de 22 ans en moyenne qui voyagent seuls (72 %). Ces derniers sont généralement peu éduqués, 49 % d’entre eux n’ayant pas ou peu d’éducation formelle et seulement 16 % ont suivi une formation professionnelle ou des études supérieures.

Le HCR s’inquiète d’autre part d’une augmentation du nombre de jeunes non accompagnés, séparés de leurs familles et voyageant seuls. Ces derniers représentent aujourd’hui environ 14 % de l’ensemble des nouveaux arrivants en Europe via la Méditerranée centrale. Ils viennent principalement d’Érythrée, de Gambie et du Nigéria.

Atlasinfo avec MAP

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite