L’onde de choc créée par la crise grecque atteint Wall Sreet.

L’onde de choc créée par la crise grecque atteint Wall Sreet.
Les investisseurs américains craignent que la zone euro entre en récession et que les bénéfices des filiales européennes des sociétés américaines se contractent.

Les soubresauts de la crise grecque n’en finissent pas de secouer les marchés boursiers. On croyait la contamination cantonnée à l’échelle européenne. Lourde erreur. Wall Street en a fait la douloureuse expérience jeudi 6 mai, l’indice Dow Jones enregistrant un plongeon de 3,20% et le Nasdaq de 3,44%.

La dégringolade de plus de 9% en séance est certes, sous réserve, peut-être imputable à l’erreur d’un opérateur, mais les volumes record échangés (2,5 milliards de titres pour le Dow Jones), en l’absence de nouvelles graves concernant les Etats-Unis, témoignent de la nervosité et de la fébrilité des opérateurs.

Indéniablement, les Etats-Unis ne comprennent pas très bien le fonctionnement de la zone euro. Ils peinent à admettre que les dirigeants européens n’aient pas saisi la dimension du problème auquel ils se trouvaient confrontés et qu’ils aient tant tardé à agir. Les autorités européennes n’ont fait jusqu’ici que des promesses du bout des lèvres, et les investisseurs ne sont pas sûrs qu’ils soient prêts à remettre la main au portefeuille au cas où « le problème grec » nécessiterait de nouveaux apports en capitaux. Robert Gibbs, porte-parole de la Maison Blanche, a du intervenir hier pour préciser : « Nous surveillons de près la crise de la dette grecque, en contact avec nos partenaires européens ». Les investisseurs font également le parallèle entre les turbulences qui secouent la zone euro et la crise thaïlandaise de 1997 (qui s’était propagée à l’Indonésie puis la Corée) ou la crise argentine de 2001 qui avait aussi affecté le Brésil.

Par ailleurs, le recours aux politiques d’austérité pour corriger l’endettement public excessif, soit prêter en échange de coupes claires, est mal accepté, alors que certains des pays concernés (Espagne, Portugal) disposent de réelles perspectives de croissance. Traditionnellement, les économistes américains préconisent d’autres variables d’ajustement, comme la mise en place de programmes budgétaires crédibles et la dévaluation « compétitive ».

La grande crainte des intervenants est que, désormais, les entreprises américaines pâtissent, via une chute des profits de leurs filiales européennes, d’une récession économique européenne provoquée par un défaut de paiement généralisé des pays de l’Europe du Sud.

Sur le front des statistiques économiques américaines cette semaine, notons que :

Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la dernière semaine d’avril diminuent à 444 000, en légère baisse de 6 000 demandes. Le nombre de chômeurs indemnisés sur la période atteint 4,594 millions en repli de 60 000 personnes sur la semaine précédente.

L’indicateur ECRI (Economic Cycle Research Institute) du climat des affaires indique toujours le redressement attendu de l’économie américaine cette année. La tendance indique cependant un ralentissement de la croissance, moins vigoureuse qu’escompté.
(Introduire tableau joint en annexe)

D’après le dernier rapport hebdomadaire dévoilé par le Département à l’Energie américain, les stocks commerciaux de brut, hors réserve stratégique, ont augmenté pour la semaine close au 30 avril 2010, de 2,8 million de barils à 360,6 millions de barils. Le consensus tablait sur une hausse de 1,1 million de barils. Les stocks d’essence progressent de 1,2 million de barils. Enfin, les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) s’accroissent de 600.000 barils.

Les dépenses totales de consommation augmentent de 0,6% en mars, soit leur sixième hausse consécutive. Le taux d’épargne des ménages repart par contre à la baisse (2,7% en mars contre 6,4% en mai 2009).

Les demandes de prêts immobiliers augmentent de 10,2% sur un an, alors que le taux des prêts hypothécaires se replie.

Didier Lacaze, analyste financier SFAF

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