L’islam selon Tareq Oubrou #1 : le djihad
Le mot « djihad » apparaît partout, mais qui en connaît véritablement le sens ? Explications de texte avec le recteur de la mosquée de Bordeaux.
Sur le plateau de France 2, en avril dernier, François Hollande emploie également ce terme : « djihad ». « Il y a aujourd’hui à peu près 2 000 jeunes qui, à un moment, peuvent basculer. (…) Et puis, il y a ceux qui sont en Syrie et en Irak, qui sont dans le djihad, et qui peuvent aussi se retourner contre nous. Il y a à peu près 600 Français qui sont dans cette situation », déclare le président de la République.
Si ce mot apparaît souvent dans l’actualité accolée au terme terrorisme, le sens du djihad semble bien différent, selon Tareq Oubrou, imam à Bordeaux et auteur du livre Ce que vous ne savez pas sur l’islam, lorsqu’on le lit dans le Coran, texte sacré de la religion islamique. Pour le religieux, le djihad relève avant tout de « l’effort intellectuel ». « Il peut aussi être un effort physique pour défendre son bien, sa patrie ou sa foi », ajoute le religieux.
Le recteur de la mosquée de Bordeaux précise en revanche que le djihad ne peut être qu’un « combat juste dans la voie de Dieu », et qu’il n’y a pas de « guerre sainte » en islam. « On ne canonise pas une guerre ! » affirme celui qui a été menacé de mort par l’organisation terroriste Daech en avril dernier. « Dieu est la vérité, la justice et la bonté. Donc, tout djihad qui va à l’encontre de ces principes-là est un crime. (…) Le djihad armé, dans la tradition sunnite et chiite, ne peut s’accomplir que dans le cadre de l’État », conclut-il, citant le cas du prophète Mahomet, qui mena une guerre à Médine, à l’ouest de l’Arabie saoudite, avec à sa disposition une armée régulière, et entre les mains le pouvoir étatique et diplomatique.
Chaque semaine, Le Point.fr invite Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, à expliquer en vidéo un des principes de base de l’islam. Il est l’auteur du livre "Ce que vous ne savez pas sur l’islam", qui a été publié en février dernier aux éditions Fayard.
Source Le Point