Le sort de Sakineh Ashtiani, condamnée pour double adultère et complicité de meurtre de son mari, a suscité une vive émotion en Occident où plusieurs dirigeants politiques et célébrités ont intercédé en sa faveur. Son exécution a été suspendue en septembre dernier, le temps que les autorités judiciaires réexaminent le dossier.
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s’est dite "très préoccupée" mardi par les "informations" de son exécution imminente. La Grande-Bretagne a, pour sa part, "exhorté" mardi les autorités iraniennes à "réexaminer" son cas.
"Je n’arrive pas à le croire, je n’arrive pas à l’imaginer. Cette femme n’a rien fait, elle n’est coupable de rien", assure Bernard-Henri Lévy, engagé dans la lutte pour la libération de Sakineh, au micro d’Europe 1. "Si elle devait être exécutée demain (mercredi) matin, dans la cour de la prison de Tabriz, comme nous l’annoncent des sources concordantes depuis Londres et Francfort, ce serait une abomination. Ce serait un crime non pas contre Sakineh, mais contre toutes les femmes d’Iran."
Par ailleurs, Sajjad Ghaderzadeh et Houtan Kian, le fils et l’avocat de Sakineh, ainsi que deux journalistes allemands, arrêtés en octobre, sont toujours incarcérés dans les geôles iraniennes.
Selon Amnesty International, l’Iran est le pays qui a le plus recours à la peine de mort au monde après la Chine, avec au moins 346 exécutions en 2008.