L’Iran ripostera aux sanctions américaines, avertit le président Rohani

Le président iranien Hassan Rohani a affirmé mercredi que son pays répondrait de « manière appropriée » aux sanctions américaines mais qu’il restait engagé par l’accord nucléaire conclu avec les grandes puissances.

Dans un contexte de durcissement très net de relations bilatérales déjà difficiles, les Etats-Unis ont frappé mardi l’Iran de nouvelles sanctions juridiques et financières contre son programme de missiles balistiques et ses activités "déstabilisatrices" au Proche-Orient, même s’ils comptent conserver l’accord sur le nucléaire.

En vertu de cet accord conclu en 2015, l’Iran, soupçonné malgré ses démentis de chercher à fabriquer l’arme nucléaire, a accepté de réduire pendant au moins dix ans ses activités nucléaires sensibles contre la levée partielle et progressive de sanctions internationales.

"La République islamique d’Iran respectera toujours ses engagements internationaux", a dit M. Rohani dans une déclaration devant ses ministres retransmise à la télévision.

Mais si les Etats-Unis veulent "imposer de nouvelles sanctions sous n’importe quel prétexte, la nation iranienne répondra de manière appropriée", a-t-il dit. "Nous ne pardonnerons pas les violations par les Américains".

La veille, la diplomatie iranienne a menacé de "sanctionner de nouveaux individus et entités américains ayant agi contre le peuple iranien et d’autres peuples musulmans de la région", après l’annonce de nouvelles sanctions américaines.

Le Parlement iranien a de son côté ouvert une procédure pour voter une loi de renforcement du programme balistique et de la force Qods des Gardiens de la révolution, pour lutter contre les actions "terroristes" et "l’aventurisme" de Washington.

M. Rohani a accusé les Etats-Unis de "duplicité". "D’un côté, ils envoient des rapports officiels au Congrès confirmant que l’Iran respectait complètement l’accord nucléaire et de l’autre ils imposent de nouvelles sanctions en avançant diverses excuses, contraires à la logique et l’esprit" de l’accord.

Le président iranien a accusé son homologue américain Donald Trump de rompre des accords internationaux sur Cuba, la Corée du Nord et le changement climatique, conclus sous son prédécesseur Barack Obama.

Selon lui, les Etats-Unis poussent "l’Iran à abandonner ses engagements" et "s’inquiètent des liens économiques qui s’améliorent entre l’Iran, l’Asie et l’Europe".

"Nous sommes contents que jusqu’à présent le groupe 5+1 a protégé avec force" l’accord nucléaire, a-t-il encore dit. Outre les Etats-Unis, le groupe 5+1 est formé de la Russie, de la Chine, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne.

Plus tard dans la journée, le commandant des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien, le général Mohammad Ali Jafari, a mis en garde Washington contre la puissance militaire grandissante de son pays.

Avant d’imposer "des sanctions contre la défense et les Gardiens de la révolution", les Etats-Unis devraient fermer leurs bases dans un rayon de 1.000 km de l’Iran", a-t-il réagi, cité par le site des Gardiens Sepahnews.

Les voisins du Golfe à l’ouest comme l’Afghanistan à l’est de l’Iran abritent plusieurs bases américaines.

Selon le commandant, "le mauvais calcul" de Washington pourrait avoir "un coût élevé".

"La sphère d’influence de la révolution islamique s’est tellement élargie" que l’Iran est actif tout près des intérêts américains dans plusieurs parties du monde, a-t-il ajouté.

Ce pouvoir, dit-il, est en partie le fruit de la force militaire de l’Iran et du "sifflement de (ses) missiles".

afp

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