L’Afrique doit se prendre en main pour changer son image dans les médias (conférence)

L’Afrique est appelée à se prendre en main et fédérer des synergies propres afin de changer pour le mieux son image dans les médias, notamment occidentaux, ont affirmé les intervenants à une conférence-débat organisée mercredi à Montréal.

Les intervenants ont estimé que les Africains ont le devoir de s’armer d’une volonté politique, économique et sociale dans le sens de mettre en valeur les énormes atouts dont regorge le continent.

"Il est temps de bannir le regard porté par d’aucuns sur le continent africain. En tout cas, il faut passer au regard que nous portions sur nous-mêmes", a déclaré à la MAP, Francis Kpatindé, de l’Institut d’études politiques de Paris.

Cet expert international a insisté sur le besoin de "capitaliser sur les belles choses en Afrique", citant les avancées démocratiques et le progrès économique, réalisés par nombre de pays du continent.

Selon lui, "c’est en donnant une image positive du continent que les autres pays n’auront le choix que de nous suivre".

"Nous devons arrêter de nous considérer comme 1,5 milliard de consommateurs. L’Afrique doit inspirer l’Afrique et au-delà inspirer le monde", a-t-il dit.

Pour ce faire, il a relevé qu’"il est nécessaire de faire émerger des médias qui soient professionnels et non complaisants. Des médias rigoureux qui donnent la parole à tout le monde".

Christian Agbobli, directeur et professeur du département communication sociale et publique de l’université du Québec à Montréal, a estimé qu’il importe de faire montre de volonté politique et économique, de consolider la place des supports de communication audiovisuelle et de favoriser l’émergence d’une société civile active.

L’accent doit être mis aussi, selon lui, sur la dimension culturelle à la faveur de la promotion des manifestations culturelles, à l’instar du Festival du rire de Marrakech et du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.

Ce genre d’événements constituera à coup sûr un outil pour projeter une image positive de l’Afrique dans les médias internationaux.

Le directeur du centre culturel Dar Al Maghrib à Montréal, Jaâfar Debbarh, a, de son côté, indiqué que l’Afrique est victime du prisme des médias occidentaux.

Cette situation, a-t-il expliqué, véhicule l’image d’une Afrique dépendante qui continue d’avoir besoin d’aide. Pourtant, au-delà des stéréotypes et des ordres du jour occidentaux, le continent est en pleine évolution, a-t-il fait observer.

M. Debbarh a, par la même occasion, rappelé le message du Roi Mohammed VI adressé aux participants à la 5ème édition du Forum Crans Montana de Dakhla en mars dernier.

"Le Royaume du Maroc est conscient que l’Afrique a beaucoup à offrir, qu’elle a toutes les capacités et les qualités pour évoluer, s’engager avec audace et détermination, se transformer en profondeur. Le Continent avance, et son émergence est une réalité mesurable", avait souligné le Souverain.

Les débats animés par des universitaires, des journalistes et des cinéastes ont tourné, par ailleurs, autour des moyens à déployer pour redresser et corriger les stéréotypes sur la scène mondiale, y compris par le biais des médias sociaux et des médiums comme le cinéma et la télévision.

Dans leurs témoignages, des cinéastes ont pointé les difficultés rencontrées pour notamment le financement de leurs productions.

A ce sujet, Wissal Bejaoui, chargée de la communication à TV5 Monde, a déclaré que la chaîne s’engage à sélectionner les meilleures productions sur le continent et à en assurer la plus vaste diffusion possible". Initié par le centre culturel Dar Al-Maghrib et l’ONG "Vues d’Afrique, ce colloque s’inscrit dans le cadre de la programmation du 35ème Festival international de cinéma de Montréal.

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