Le chef de la diplomatie américaine, qui effectue sa sixième visite au Proche-orient depuis son entrée en fonction le 1erfévrier, s’est entretenu pendant cinq heures mardi avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, lors d’un dîner de rupture du je ne à Amman.
John Kerry, qui a fait de la relance de ce processus de paix son objectif prioritaire, a également rencontré dans la capitale jordanienne des dirigeants de la Ligue arabe.
"Nous sommes parvenus à réduire de manière significative les divergences. Nous continuons à nous approcher du but et je continue à garder espoir que chaque camp puisse venir s’asseoir à la table des négociations", a-t-il estimé.
Cette déclaration intervient juste après l’autorisation par l’Etat hébreu mercredi de la construction de 732 habitations dans la colonie de peuplement de Modiin Ilit, en Cisjordanie à mi-chemin entre Tel Aviv et Jérusalem.
C’est la poursuite de ces constructions dans les territoires occupés depuis la guerre des Six-Jours en juin 1967 qui avait provoqué la suspension des négociations de paix en 2010.
"Il ne s’agit que de la toute première phase", a dit un porte-parole israélien après l’approbation délivrée par la commission du plan de l’administration civile, instance gérée par les militaires, dans les territoires occupés.
"Les étapes ultérieures devront êtres approuvées par le ministère de la Défense", a ajouté le porte-parole.
Pour Mahmoud Abbas, les constructions doivent cesser avant la reprise des négociations, une requête rejetée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui demande une relance du dialogue sans condition.
Face à ce point d’achoppement, John Kerry a ranimé une initiative de la Ligue arabe en 2002, rejetée à l’époque, et a appelé les Israéliens à la considérer avec attention.
Le plan avait été présenté par l’Arabie saoudite lors d’un sommet de la Ligue arabe organisé à Beyrouth en 2002.
Le projet proposait une pleine reconnaissance de l’Etat hébreu à la condition qu’il restitue l’ensemble des territoires conquis en 1967 et qu’il accepte une "solution juste" pour les réfugiés palestiniens.
La proposition a été assouplie il y a trois mois par un responsable qatari qui a évoqué la possibilité d’un échange de territoires dans l’établissement de la future frontière entre Israël et l’Etat palestinien.
Rien n’a filtré des entretiens entre John Kerry et Mahmoud Abbas. Toutefois Ouassel Abou Youssef, responsable de l’Organisation de libération de la Palestine a déclaré : "Le président va présenter la proposition (aux membres de l’OLP) que lui a faite M. Kerry et une décision sera prise".
Pour les Palestiniens, les frontières de leur futur Etat doivent obéir au tracé antérieur à l’intervention israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Benjamin Netanyahu juge que les frontières israéliennes deviendraient indéfendables dans leur ancienne configuration.
