Les perquisitions dans les bureaux d’Étienne Thobois et Édouard Donnelly, ont eu lieu mardi dernier, dans le cadre d’une enquête confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), et qui concerne une série de marchés attribués notamment par le Comité d’organisation des Jeux olympiques 2024 et le GIP 2024 (le comité de candidature qui précédait le Cojo, a précisé mardi le ministère public.
Après avoir été prestataires des JO, Étienne Thobois et Édouard Donnelly sont devenus pour le premier directeur général du CoJo début 2018 et pour le second directeur exécutif des opérations du Cojo en novembre dernier, suscitant des soupçons de conflits d’intérêts.
Outre Keneo, un cabinet de conseil spécialisé dans le sport visé par une perquisition mercredi dans le cadre de la même enquête et qui a été cofondée par les deux hommes, d’autres perquisitions ont été réalisées mardi dans cette enquête et dans une autre ouverte en 2022 et portant aussi sur les marchés passés dans le cadre des JO, visant le CoJo et la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo).
Ces perquisitions interviennent à un peu plus d’un an des Jeux Olympiques Paris 2024 (26 juillet-11 août) et à un moment où les incertitudes entourant l’organisation de cette grand-messe planétaire se multiplient.
Les polémiques et contretemps de tout genre qui secouent les préparatifs suscitent inquiétudes et interrogations sur la capacité du pays à honorer ses engagements vis-à-vis du Comité international olympique (CIO) et à répondre aux attentes de millions de férus de sport à travers le monde.
Problèmes de sécurité, climat social morose dans le sillage des mobilisations contre la réforme des retraites, travailleurs sans papiers sur les chantiers des JO, retards de livraison des structures, démission de la présidente de du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), ou encore le transfert de sans-abri de Paris vers les régions, sont autant de sujets qui inquiètent sportifs, classe politique et observateurs dans le pays et ailleurs, portant un coup dur à l’image de la France, déjà entamée après l’organisation chaotique de la finale de la Champions League 2022 entre le Real Madrid et Liverpool au Stade de France, et les débordements ayant marqué ce match.
Mardi, dix travailleurs sans papiers, ayant exercé sur les chantiers de ces Jeux ont assigné des géants du BTP devant le Conseil de prud’hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Ces ouvriers pointent le fait d’avoir travaillé sur les chantiers des JO, notamment le village olympique, sans contrat de travail, sans fiche de paie, sans congés payés ni heures supplémentaires.
Aujourd’hui régularisés, ils dénoncent l' »exploitation » dont ils disent avoir été victimes et demandent des comptes à leurs anciens employeurs directs (huit sociétés sous-traitantes et les quatre géants du BTP Vinci, Eiffage, Spie Batignolles et GCC).