Jean-Marie Le Pen suscite l’indignation, sa fille s’en prend à la gauche
Vendredi, le président d’honneur du FN a jugé que la «naïveté» du gouvernement norvégien était «plus grave» que les attaques perpétrées par Breivik tuant 77 personnes.
Les propos de Jean-Marie Le Pen insistant sur la «naïveté» du gouvernement norvégien pour expliquer la tuerie d’Oslo ont suscité depuis deux jours des réactions indignées à gauche puis dimanche à l’UMP. Le silence jusqu’ici de Marine Le Pen était perçu comme un embarras.
Pour Marine Le Pen, qui réagit dans un communiqué sans faire allusion à ces propos ni même citer son père, ces réactions «font fi des drames humains pour tomber dans la récupération politicienne». «Depuis les premières heures qui ont suivi le drame d’Oslo, plusieurs partis de gauche et associations affiliées surfent de manière particulièrement indigne et cynique sur cette tragédie pour tenter d’en tirer un détestable profit politique», écrit Mme Le Pen en dénonçant «un comportement abject de la gauche».
«Ça n’est pas très étonnant venant de partis qui n’ont aucune solution à proposer aux vraies préoccupations des Français (…) ils préfèrent se commettre dans une polémique aussi artificielle qu’indécente pour tenter de salir le seul mouvement politique qui apporte des solutions aux problèmes des Français et une vision pour la France, fait-elle valoir.
Indignation à gauche…
Plusieurs ténors socialistes sont montés au créneau dimanche pour appeler la présidente du Front national à condamner cette nouvelle «provocation» de son père.
En pleine quête de respectabilité pour le FN depuis qu’elle en a pris les rênes en janvier, Marine Le Pen doit désormais «prendre ses responsabilités», «dire que ces déclarations sont inadmissibles», a déclaré le porte-parole du PS Benoît Hamon.
«Il faut qu’elle sorte de son ambiguïté, elle qui a parlé de dédiabolisation (…) ne peut pas laisser passer ce genre de propos sans réagir», a abondé Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande pour la primaire PS.
Pour Martine Aubry, ces déclarations «relativisant les crimes sauvages de Breivik en Norvège salissent la mémoire des victimes et des blessés d’Oslo et d’Utoya. Je les condamne avec la plus grande fermeté».
Pour le PCF, Jean-Marie Le Pen «perd tellement pied que même un massacre humain ne l’émeut pas».
… Puis à droite, dimanche
A droite, Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l’UMP, a dénoncé «des propos particulièrement irresponsables».
«Derrière le changement de prénom au FN, la ligne politique reste la même!», a constaté la député de Meurthe-et-Moselle en appelant Marine Le Pen à «prendre position» et «sortir d’un faux double langage».
Vendredi, alors qu’il s’exprimait comme chaque semaine sur le site internet du FN, Jean-Marie Le Pen avait jugé que la «naïveté» du gouvernement et de la société norvégiennes était «plus grave» que les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik, qualifiées d’«accident». Il avait décrit la Norvège comme un pays «qui n’a pas pris la mesure du danger mondial» que représentent «l’immigration massive» et «le terrorisme, (…) phénomène (