Tout ce qui peut faire polémique n’est pas pour déplaire à Jean François Copé. L’homme a depuis longtemps compris que la posture politique n’est réellement lisible que si elle est portée par une communication efficace, celle qui marque les esprits et provoque les Buzz. Jean François Copé est habitué à cette démarche. Déjà quand il occupait le poste très envié de patron du groupe UMP à l’Assemblée nationale, son grand délire du moment fut de faire des parlementaires des partenaires actifs dans la grande coproduction législative et de ne pas se contenter d’être les figurants d’une chambre d’enregistrement.
Candidat déclaré pour les présidentielles de…2017, ayant fait allégeance à Nicolas Sarkozy candidat "naturel" de la présidentielle de 2012, Jean François Copé ne compte pas que des amis. Mais deux personnalités se distinguent nettement par leur farouche opposition aux ambitions de Jean François Copé. Le premier est Xavier Bertrand, son prédécesseur à la tête de l’UMP. Entre les deux hommes, en plus d’une compétition de génération à celui qui présentera le plus d’atouts pour se placer pour les échéances à venir, les secrets de l’alchimie n’ont pas tellement fonctionné. Par réseaux et Medias interposés, les deux hommes s’étripent joyeusement au point qu’un déjeuner en tête à tête fait figure de grand événement.
Un des grands sujets de société qui les divisent est la postions à prendre à l’égard de la loi des 35 heures instaurée par Martine Aubry. Tandis que Jean François Copé pousse l’UMP et la majorité présidentielle à les démonter avec cette argument choc: "Je ne peux pas continuer à entendre que les 35 heures «c’est une catastrophe» mais que l’on ne peut pas y toucher au prétexte que c’est un marqueur. Il faut atterrir ! Ou bien on est pour et on les garde telles quelles. Ou bien on est contre et on trouve des solutions". Ce à quoi Xavier Bertrand, ministre du travail avait répondu qu’il ne toucherait pas aux 35 heures. La charge de Jean François Copé visait aussi Nicolas Sarkozy. Le secrétaire général de l’UMP et maire de Meaux comme il aime souvent à le rappeler, sait que Xavier Bertrand ne peux parler avec une telle assurance sans l’aval de l’Elysée.
La seconde personnalité qui ne nourrit pas une affection excessive à l’égard de Jean François Copé est le premier ministre François Fillon. Les deux hommes ont des visées communes et affichées, succéder à Nicolas Sarkozy après un second et dernier mandat. François Fillon a souvent accusé Jean François Copé de manquer de solidarité avec l’action gouvernementale, voir de torpiller sa politique. La relation entre les deux hommes a souvent montré un niveau de détestation et de défi d’une grande puissance. Et les échanges d’amabilités sont d’un calibre particulier. Tandis que Jean François Copé fait tout pour compliquer l’atterrissage de François Fillon à Paris en vue des prochaines législatives, ce qui constitue pour lui une rampe de lancement pour la conquête de la mairie de Paris en 2014, François Fillon s’est offert récemment une petite vengeance qui a failli faire exploser l’équipe de Jean Francois Copé. En favorisant François Baroin pour succéder à Christine Lagarde dont le poste de ministre de l’économie a été promis par Nicolas Sarkozy à Bruno Lemaire, François Fillon a provoqué une mini crise au sein de la garde rapprochée de Jean François Copé composée de François Baroin, Bruno Lemaire, Valérie Pecresse, Luc Chatel et Christian Jacob.
Jean François Copé s’est forgé des derniers temps une spécialité: adresser des avertissent répétés à Jean Louis Borloo pour le dissuader de présenter sa candidature à la présidentielle de 2012. La grande crainte de Jean François Copé est qu’une telle démarche ne puisse provoquer un 21 avril à l’envers.
Par Mustpha Tossa