Israël: un ancien maître espion descend en flammes Netanyahu
Meir Dagan, ancien maître espion israélien, se livre dans un entretien posthume publié lundi à une charge virulente contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, plus préoccupé selon lui par son intérêt personnel que l’intérêt national.
"J’ai connu beaucoup de Premiers ministres. Aucun n’était un saint. Mais ils avaient un point commun: quand leur intérêt personnel contredisait l’intérêt national, l’intérêt national primait. Je ne peux pas en dire autant pour deux d’entre eux: Bibi et (Ehud) Barak", a dit Meir Dagan, appelant M. Netanyahu par son surnom de Bibi.
Meir Dagan a dirigé le Mossad de 2002 à 2010, sous Ariel Sharon, Ehud Olmert et M. Netanyahu, et côtoyé les plus hauts dirigeants israéliens dans ses différentes capacités. Il s’était montré très critique de M. Netanyahu de son vivant.
"Bibi est le pire dirigeant que je connaisse", a-t-il dit au Yedioth Ahronoth, journal lui-même peu favorable au Premier ministre, "il a tendance comme Ehud Barak à se considérer comme le plus grand génie au monde, sauf que personne ne comprend ce qu’ils veulent vraiment".
Il est revenu sur son opposition à une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, envisagée en 2010 par M. Netanyahu et Ehud Barak, alors son ministre de la Défense.
"L’hypothèse de travail selon laquelle il serait possible de paralyser totalement le programme nucléaire iranien par une attaque militaire est incorrecte. Une telle capacité militaire n’existe pas. On peut seulement le retarder pour une période limitée", a dit M. Dagan.
Selon les médias israéliens, le Premier ministre Ariel Sharon avait confié pour mission à Meir Dagan de saboter par tous les moyens le programme iranien pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique.
Sous la conduite de M. Dagan, le Mossad aurait éliminé des savants atomistes iraniens, provoqué des explosions dans des installations nucléaires et infiltré des vers informatiques comme le Stuxnet qui auraient causé de gros dégâts aux centrifugeuses enrichissant l’uranium, selon la presse israélienne.
Le Mossad n’a jamais confirmé ces opérations.