Si le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, reconduit dans ses fonctions, peut gouverner sans Irakiya – une alliance mêlant représentants laïques et sunnites -, l’absence de ce bloc pourrait entraîner de nouvelles violences interconfessionnelles, les seuls chiites et kurdes étant alors représentés au gouvernement. "Pour l’Irak, cela [le retrait d’Irakia] signifie probablement des tensions et de la violence", a ainsi estimé Iyad Alloui, alors que le pays a connu ces derniers jours une recrudescence des attentats, en sus des attaques visant la communauté chrétienne.
Dans un premier temps, le bloc Irakiya – qui a remporté les élections législatives du 7 mars dernier avec 91 sièges contre 89 pour la coalition de l’Etat de droit emmenée par Nouri al-Maliki – avait accepté de soutenir ce nouveau gouvernement. Mais jeudi, les deux tiers des élus se réclamant de cette alliance ont claqué la porte du Parlement, estimant que l’accord de partage n’était pas respecté par les autres forces en présence.
Selon les termes de l’accord de partage du pouvoir conclu mercredi, Nouri al-Maliki, Premier ministre depuis 2006, conserve son poste, le kurde Djalal Talabani garde son fauteuil de président et le sunnite Oussam al-Noudjaïfi, membre du bloc Irakiya, devient président du Parlement, ou l’alliance d’Alloui est majoritaire. Le poste de ministre des Affaires étrangères devait également aller un membre d’Irakiya et Iyad Alloui devait prendre la tête d’un nouveau Conseil de stratégie politique, une institution ad hoc. Mais avec les déclarations de l’ancien Premier ministre, les cartes sont désormais rebattues. Reste encore à savoir qui parle au nom d’Irakiya.