L’affaire retient toujours l’attention des éditorialistes qui l’abordent sous un angle politique, qualifiant ce débrayage d’acte de "sabotage", de "gifle" et de "maillon d’une longue chaîne de défaillances et malentendus". Cette grève est mise en rapport avec les "passe-droits" et "les manipulations", selon les journaux algériens.
Des milliers de passagers d’Air Algérie étaient toujours bloqués ce jeudi dans les aéroports par la grève des personnels de la compagnie qui a entraîné de nouvelles annulations de vols au quatrième jour de débrayage.
"Les stewards ont réussi à braquer les projecteurs de l’actualité sur l’Algérie. Non par un quelconque exploit stakhanoviste mais pour avoir bloqué des milliers de passagers dans des aéroports algériens et dans ceux de plusieurs pays", écrit l’éditorialiste du quotidien "L’expression".
Le journal déplore le mutisme des autorités algériennes qui "ont offert l’occasion à un ministre français, moins de dix jours après la célébration de l’anniversaire de notre indépendance et à la veille du 14 Juillet, de nous donner des leçons de gestion des situations de crise, des leçons de gestion, tout court".
Le ministère des Transports "n’a soufflé mot sur le désastre qui non seulement frappe les passagers d’Air Algérie, mais est en train de jeter l’opprobre sur toute une nation", ajoute la publication, soulignant que "la grève des stewards n’est que le maillon d’une longue chaîne de défaillances, de malentendus et d’erreurs de communication".
Pour sa part, l’éditorialiste du journal "Liberté" évoque "un acte de sabotage" et une "grève sauvage qui porte un coup sévère à l’image de la compagnie, qui est en train d’humilier celle de l’Algérie".
"La tournure que prend cette grève, qui a plombé au sol des milliers d’Algériens, aussi bien ici qu’à l’étranger, commence à sentir la manipulation", à un moment où "le nouveau PDG d’Air Algérie est venu pour donner une stabilité à une compagnie qui n’en avait plus", commente-t-il.
Plus sévère, l’éditorialiste d’"El Watan" considère que "le peuple algérien est seul, orphelin de dirigeants compétents, de dirigeants qui le respectent, qui s’inquiètent de son sort et de sa dignité", comme cela a été constaté une nouvelle fois avec la grève du personnel navigant commercial d’Air Algérie. "Ce sont les autorités françaises qui volent au secours de nos concitoyens. Que fait entre-temps le ministère algérien des Transports?", s’interroge-t-il.
"Le Jour d’Algérie" s’attaque, de son côté, à l’équipe gouvernementale qui s’apprête à prendre des vacances à partir de ce vendredi, "laissant derrière elle un tas de problèmes".