"L’Espagne a toujours utilisé les files d’attente comme une arme politique contre Gibraltar depuis le premier jour de l’ouverture de la frontière", a déclaré le chef adjoint du gouvernement de Gibraltar, Joseph Garcia, à la chaîne de télévision GBC de Gibraltar.
M. Garcia a ajouté que mercredi aux heures de pointe du matin et du soir, de longs bouchons avaient été observés à la frontière entre l’Espagne et ce territoire de 32.000 habitants que Madrid revendique après l’avoir cédé aux britanniques en 1713.
Selon lui, "les dernières actions de l’Espagne sont évidentes et clairement une réponse au climat politique récent. Ce n’est pas surprenant car ils l’ont toujours fait, mais c’est totalement inacceptable".
"On nous a dit que les policiers déployés à la frontière, de la police nationale, ne sont pas ceux qui y sont habituellement postés. Ils ne savent pas vraiment comme ils doivent mener les contrôles aux frontières", a ajouté M. Garcia.
Le ministre de l’Intérieur et la police nationale espagnols n’ont pas répondu aux demandes de l’AFP concernant un éventuel renforcement des contrôles.
"Tous ceux qui se rendent en Espagne devraient s’attendre à de longues attentes. Faites des provision si vous voyagez avec de jeunes enfants", a twitté la police de Gibraltar.
En 2013, une poussée de tension entre Londres et Madrid avait provoqué de longues files d’attentes aux postes frontières, jusqu’à ce qu’une médiation de l’Union européenne y mette fin.
Le ton est à nouveau monté sur l’avenir de ce territoire stratégique, face aux côtes nord-africaines, depuis la publication la semaine dernière d’un document de l’UE sur le Brexit donnant à l’Espagne son mot à dire sur l’avenir de ce territoire.
Environ 10.000 personnes entrent quotidiennement pour travailler à Gibraltar via sa petite frontière terrestre avec l’Espagne. Les secteurs clés de l’économie de Gibraltar sont les jeux en ligne et une finance offshore qui attire des capitaux de toute l’Europe.