Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement de transition "exercera les pouvoirs exécutifs", a déclaré Kofi Annan. Mais selon l’émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, cet exécutif "pourra inclure des membres du gouvernement actuel, de l’opposition et d’autres groupes et doit être formé sur la base d’un consentement mutuel". Cela permettrait-il à Bachar el-Assad de participer au processus? Interrogé sur ce point, Kofi Annan s’est montré quelque peu évasif, assurant simplement que l’avenir du président syrien sera "l’affaire" du peuple. "Je doute que les Syriens choisissent des gens ayant du sang sur les mains pour les diriger", a-t-il ajouté.
Or, pour Hillary Clinton, le son de cloche est aussi différent que lapidaire : "Assad doit partir." Il en va de même pour Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française jugeant que le gouvernement de transition "sera choisi par consentement mutuel, ce qui exclut les massacreurs". Des positions qui tranchent avec celles de la Chine et de la Russie, qui ont pourtant accepté le plan. "La manière précise dont le travail de transition (…) est mené sera décidée par les Syriens eux-mêmes", a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, précisant qu’il serait "inacceptable" d’exclure un quelconque groupe du processus. Dans la même veine, Yang Jiechi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a estimé que le prochain gouvernement d’union nationale, devait "être acceptable pour toutes les parties importantes en Syrie".
Même si l’équilibre de cet accord paraît précaire, les Etats-Unis vont saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour lui soumettre ce plan, a indiqué Hillary Clinton. Car il y a urgence : sur le terrain, la situation ne cesse de se dégrader. En plus de quinze mois de révolte, la répression et les combats entre armée et rebelles ont fait plus de 15.800 morts, en majorité des civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.