GB/Algérie: ouverture d’une enquête 19 mois après l’attaque d’In Amenas

Les proches des victimes britanniques de l’attaque du complexe gazier algérien d’In Amenas ont exprimé lundi leur douleur et leur soif de réponses quant aux circonstances du drame, à l’ouverture d’une enquête à Londres.

Six ressortissants britanniques et un Colombien résidant au Royaume-Uni ont péri lors de cette prise d’otages spectaculaire sur le site gazier d’In Amenas (1.300 km au sud-est d’Alger), menée en janvier 2013 par un commando islamiste. Le rapt avait pris fin après un assaut des forces spéciales.

Au total, 40 personnes travaillant sur le site avaient péri, de même que 29 ravisseurs.

La justice britannique a ouvert officiellement lundi une "inquest", procédure judiciaire destinée à faire la lumière sur les circonstances des morts violentes ou inexpliquées, mais qui ne peut se solder par des poursuites judiciaires.

Le juge Nicholas Hilliard a entamé l’audience en demandant le silence et en lisant solennellement les noms des victimes.

"Chacune d’entre elles a été la victime innocente d’une tragédie déclenchée par un groupe d’hommes lourdement armés" qui ont laissé des familles "dévastées", a-t-il dit.

Lors de l’audience, les proches des victimes ont raconté le traumatisme causé par cette attaque.

"La mort de Stephen a été extrêmement dure pour nous. C’était quelqu’un d’heureux, plein d’entrain", a confié David Green, père de Stephen Green, 47 ans, tué dans l’attaque. "Cette peine ne diminue pas avec le temps".

"Ce que je ressens, a-t-il ajouté, c’est un mélange de douleur et de la colère, en pensant à la vie heureuse que mon fils ne connaîtra pas. Nous ne pouvons pardonner. Nous ne pouvons comprendre".

Christopher Bilsland, frère d’une autre victime, Carson Bilsland, s’est pour sa part interrogé sur la sécurité du complexe gazier.

"Nous voulons savoir si (l’attaque) d’In Amenas aurait pu être évitée si les mesures idoines avaient été mises en place", a-t-il dit.

La sécurité du site était trop tributaire de l’armée algérienne, avait conclu l’an dernier une enquête commandée par le groupe norvégien Statoil, partenaire du projet.

Statoil a indiqué début septembre qu’il allait renouer avec les rotations "ordinaires" de personnel que la compagnie pétrolière avait suspendues dans l’attente de la mise en place de mesures de sécurité.

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